Résumé : Hassen reprenait vie... Il avait senti la main de sa mère sur la sienne, et tenté d'ouvrir les yeux... Il ne réussira qu'après plusieurs tentatives... Un médecin lui parlera de son état général. Il revenait de loin certes, mais il était hors de danger. Plus tard, il quittera l'hôpital et entamera une rééducation. Le médecin poursuit : -Vous avez plusieurs fractures au bras gauche, et aux deux pieds... Une petite opération a été nécessaire aussi pour remettre quelques côtes en place. A la sortie de la salle d'opération, vous avez sombré dans le coma. Vous avez aussi souffert d'une hémorragie interne, que nous avons pu juguler à temps... Hassen réussit à pousser un soupir : le tableau n'était pas rassurant... Ses deux jambes et son bras gauche étaient maintenus par des pansements plâtrés et des attelles... Il avait senti une petite douleur traverser ses pieds... Tout reprenait vie en lui... Il revenait d'une mort certaine... Il devra encore patienter avant d'avoir assez de forces pour se remettre sur pied. Il referme un moment les yeux : si Camélia ne l'avait pas quitté, tout cela ne lui serait pas arrivé... Il était distrait... Trop distrait et trop déçu, alors qu'il conduisait sur une autoroute glissante de pluie. -Comment te sens-tu mon fils... ? La voix de sa mère le tire de sa méditation. Il resserre sa main et hoche légèrement la tête en soulevant ses sourcils. Il avait l'impression d'être passé sous un train. Tout son corps était meurtri et souffrant. -Tout ira bien mon fils. Dieu t'a accordé une seconde vie... Il referme les yeux et repense à Camélia. Etait-elle au courant de son accident ? Etait-elle venue à l'hôpital s'enquérir sur son état... ? Il ne pouvait interroger sa mère ou les médecins. Cependant il prononcera le nom de son fils : Aimed... Sa mère s'empresse de le rassurer : -Il se porte comme un charme... J'ai pu le voir hier à la crèche... Sa mère était venue le chercher... Elle se tut et Hassen comprit que Wassila n'avait même pas demandé de ses nouvelles. Sa mère avait dû se rendre à la crèche pour lui reprocher son indifférence vis-à-vis de son mari et du père de son fils. Mais telle qu'il la connaissait maintenant, il n'attendait plus rien d'elle... Seul son fils comptait pour lui. On vint lui injecter un sédatif, et il put supporter ses douleurs et se rendormir un peu. On lui avait permis aussi d'avaler quelques cuillerées de potage, et une infirmière était venue dans la soirée débrancher les sondes des flacons de sérum et de sang. Son corps reprenait vie... Il devra manger pour reprendre des forces, et permettre à son système immunitaire de lutter contre d'éventuelles infections... Il connaissait trop les séquelles d'un coma profond sur l'organisme. L'avion venait d'atterrir à Orly. Un vent glacial accueille Camélia à sa descente d'avion. Omar et Youcef relevèrent promptement les capuches de leur manteau, et la jeune femme resserre contre elle son écharpe en laine. Elle avait oublié le temps maussade qui l'attendait à Paris... C'était l'inconvénient qu'elle appréhendait le plus, à chaque fois qu'elle séjournait en France. Une heure plus tard, ils roulaient vers le centre-ville. Omar lui serre la main : -Nous voici à Paris Camélia... -Oui. A la bonne heure... J'avais vraiment besoin d'un changement... Il était temps pour moi de penser à reprendre mes missions et mes reportages à l'étranger. Cela m'avait vraiment manqué. -Combien de fois t'ai-je proposé de faire un voyage... ? Elle sourit : -Je ne pouvais accepter de partir sans un objectif précis... Je n'aime pas stagner. Tu me connais... J'aime surtout joindre l'utile à l'agréable. -Eh bien, tu as ce que tu veux... Nous allons bientôt arriver à notre hôtel... Je présume que tu veux tout d'abord te reposer. -Tu parles... Je vais juste me rafraîchir avant de sauter dans un taxi... J'ai hâte de commencer ma mission. Qu'il pleuve ou qu'il vente, je suis prête à faire face à tout. Je ne veux surtout pas perdre du temps... Par contre, toi, tu peux te reposer et dormir à ta guise... Je ne rentrerais que vers 22h... Sans laisser à Omar le temps de riposter, elle s'adresse à Youcef : -Tu vas m'accompagner bien sûr... -Bien sûr chef... Je suis à ta disposition à toute heure. Satisfaite, elle se laisse aller sur son siège et ferme les yeux. Une pensée vint pourtant la déranger : Hassen... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email