Résumé : La vie avec Achour n'allait pas s'avérer facile. Nora est de plus en plus déçue. Ce dernier la malmenait sans pitié et l'obligeait à mener une vie pour laquelle elle n'était pas préparée. Allongée à ses côtés, elle se dit qu'elle devrait non seulement supporter son caractère mais aussi sa saleté. Epuisée, elle se lève et tâtonne pour se préparer un café. L'odeur se répandit vite dans les lieux. Elle ferme les yeux et se met à humer les relents de la caféine. Ses narines frémirent et l'eau lui vint à la bouche. Cela fait trois semaines, c'est-à-dire depuis son arrivée, qu'elle n'a pu préparer un café digne de ce nom. Elle prend une tasse ébréchée et y verse la chaude boisson avant de se mettre à la siroter à petites gorgées. Elle sentit le liquide lui brûler la gorge et descendre dans son gosier, puis dans son estomac. La chaleur se répandit dans son corps. Elle ferme les yeux un moment et les rouvrit. Avait-elle entendu un bruit... ? A pas de loup elle s'approche de la pièce où dormait Achour. Dans la pénombre, elle tente de distinguer si ce dernier s'était réveillé. Mais il continuait de ronfler et elle conclut qu'il dormait profondément. Sa tasse dans la main, elle s'assoit sur le lit et continue de déguster ce café qu'elle allait sûrement payer cher. L'aube n'allait pas tarder à poindre. Un vent glacial s'infiltrait par la fenêtre qui ne fermait pas bien et dont les vitres étaient remplacées par des pans en carton, tandis que les volets, ou ce qui en restait, claquaient au vent. Elle passe ses mains sur ses bras et se lève pour aller chercher un pull chaud dans ses bagages. N'ayant trouvé aucune armoire, ni aucun autre meuble où elle pouvait mettre ses vêtements, elle n'avait pas vidé sa valise et son sac de voyage. Elle enfile un chandail et un gilet sur son pyjama, puis relève ses cheveux et les retint sur le sommet de son crâne. Ils étaient beaux, brillants et fournis. Mais sans entretien, elle savait qu'ils allaient bientôt perdre leurs attraits. Certes, elle avait pensé à mettre un shampooing dans ses bagages ainsi que quelques produits d'entretien corporel, mais ces derniers ne pouvaient lui servir pour longtemps. Elle devrait se contenter d'un bout de savon. Et encore avec parcimonie ! Elle referme sa valise et la repousse dans un coin. Au moment où elle se relevait, elle sentit une présence dans son dos, et se retourne vivement. Achour se tenait derrière elle ! -Heu... Il fait froid, je viens de prendre un pull dans ma valise... -Oui... Un pull dans ta valise, et un café dans ma cuisine... Le reste du marc au fond de la casserole me renseigne sur tes intentions ma chérie... Tu veux à n'en pas douter ma ruine. -Quoi... ? Te ruiner par quelques cuillerées de café ? -Je t'avais déjà avertie Nora. Pas de gaspillage avec moi. -Je n'ai mis que trois cuillères de café dans la casserole... Je... Je ne peux pas apprécier ce breuvage infect que tu prépares tous les matins et qui ressemble plus à une eau saumâtre qu'à un café. Il l'empoigne par les cheveux et rapproche son visage du sien. Elle reçoit en plein fouet sa mauvaise haleine et tente de se dégager, mais il resserre sa poignée : -Il semblerait que tu ne puisses comprendre les choses qu'avec rudesse... Je vais te montrer qui est le maître à bord. Nora tente de se dégager. Elle le repousse. Il titube mais ne la lâche pas : -Tu veux me frapper petite vaurienne... Avant qu'elle n'ait le temps de trouver une réponse, il s'était saisi d'une large ceinture en cuir : -J'ai toujours ce qu'il faut sous la main pour corriger les plus récalcitrants. Il la repousse violemment dans un coin et se met à lui donner des coups si violents qu'elle se met à crier comme une forcenée, avant de perdre connaissance. À suivre) Y. H. Nom Adresse email