Le message des autorités françaises aux combattants du groupe terroriste affilié à l'Etat islamique en Irak et au Levant, Djound el-Khalifa (Soldats du Califat) est plus que clair et reste plus ferme que jamais. Le Premier ministre, Manuel Valls, a balayé d'un revers de la main toute forme de négociation ou de pourparlers avec les auteurs du rapt. "La France n'engagera ‘aucune discussion aucune négociation' avec les ravisseurs d'Hervé Gourdel", a-t-il affirmé hier. Cela étant, M. Valls n'a pas caché son inquiétude, notamment suite à l'authentification de la vidéo diffusée par les terroristes : "Même si, évidemment, nous sommes très inquiets après l'authentification de cette vidéo." Il n'est donc pas question pour l'Etat français de fléchir face aux menaces, aussi sérieuses soient-elles, et il ne veut pas donner une occasion au terrorisme de triompher de quelconque manière. "Si on cède, si on recule d'un pouce face au terrorisme, on lui donne cette victoire", a-t-il déclaré. Par ailleurs, Manuel Valls a fait part de l'étroite collaboration entre la France et les autorités algériennes pour tenter de trouver une issue à cet enlèvement. La France n'a pas manqué de mettre en exergue les efforts de l'armée algérienne pour tenter de localiser l'otage français. "Nous ferons tout avec les autorités algériennes, avec lesquelles nous sommes en lien pour qu'il retrouve la liberté, mais il faut être déterminé, comme la France qui lutte contre le terrorisme partout", a encore ajouté Valls. Ce dernier n'en démord pas et réaffirmera toute la volonté de son pays dans la lutte contre l'EIIL. "La France assume les responsabilités et assume ses frappes aériennes. Il faut, face à l'essentiel, se rassembler. Les frappes continueront. Si nous engageons nos armées, nous intervenons avec les moyens. La France a les moyens d'assumer ses responsabilités." Du côté de la famille d'Hervé Gourdel, c'est l'inquiétude, ses parents, désemparés, n'ont pas caché leur angoisse et redoutent fortement l'exécution de leur fils si la France ne cesse pas ses frappes en Irak. "C'est obsédant, il n'y a pas d'issue (...) Si la France continuait d'envoyer les avions en Irak, Hervé serait égorgé dans la journée", a déclaré Jean Gourdel, père de l'otage. Les Algériens de France relativisent Encore une fois, l'Algérie se retrouve sous les feux de la rampe, et les avis des Algériens de France, plus particulièrement de Paris, divergent. "Il s'agit d'un acte terroriste qui ne concerne pas toute l'Algérie, tout le monde sait que l'Algérie reste la première victime de cette barbarie et de cette nébuleuse terroriste. Personnellement, j'espère que l'otage sera relâché, parce que lui non plus n'a rien à voir dans cette histoire ou dans l'intervention de l'armée française en Irak. S'attaquer à des innocents n'est pas le propre de l'islam, ni des musulmans", nous dira Bilel, un Algérien rencontré à Paris avec un de ses amis. Pour d'autres, en revanche, cette affaire portera un coup à l'image de l'Algérie, puisque le pays sera encore "boycotté", selon eux, par les visiteurs étrangers. "Notre pays a besoin de relancer le tourisme et je ne vois pas comment cet enlèvement pourra arranger les choses. La sécurité des étrangers est primordiale et nécessaire pour ne pas voir notre pays isolé à cause du terrorisme", estime son ami. Pour le moment, tous les yeux sont rivés sur le massif du Djurdjura où se joue le sort de l'otage français.