Le patron de la Maison-Blanche ne songe pas un seul instant à mettre fin à l'occupation de l'Irak, malgré les lourdes pertes humaines de son armée qui ont dépassé la barre des 1 700 soldats tués depuis la chute de Saddam. “Les terroristes et les insurgés tentent de nous contraindre à un retrait. Leur objectif est d'obtenir que nous partions avant que les Irakiens aient eu la possibilité de montrer à la région ce qu'un gouvernement élu et vraiment responsable peut faire pour ses administrés”, a lancé George Bush, samedi, à ses détracteurs sur le dossier irakien. Il est hors de question pour lui de se retirer de l'Irak avant que la victoire ne soit totale contre la rébellion. “Nous n'accepterons rien d'autre que la victoire sur les insurgés”, a-t-il précisé. Dans le but de galvaniser ses soldats, il dira : “Leur mission n'est pas facile et ne peut être accomplie du jour au lendemain. Nous faisons face à un ennemi sans pitié qui se plaît à tuer des hommes, des femmes et des enfants innocents. En se battant en Irak, les terroristes en ont fait un test de la sécurité future de notre pays et du monde. Nous ne nous satisferons que de la victoire.” Il écarte tout calendrier de retrait des quelque 130 000 soldats américains actuellement déployés en Irak. La sortie médiatique du président américain constitue une réponse directe aux sondages d'opinion, qui ne cessent de faire apparaître sa baisse de popularité, notamment sur sa gestion de la guerre en Irak. Un récent sondage réalisé par Associated Press-Ipsos a fait ressortir que seulement 41% des Américains soutiennent encore Bush dans son entreprise irakienne. “Certains ont pu désapprouver ma décision de chasser Saddam Hussein du pouvoir, mais nous pouvons tous convenir que les terroristes du monde entier ont fait de l'Irak un front central”, reconnaît le président américain, qui persiste cependant à maintenir le cap. Un autre sondage Gallup réalisé au début du mois en cours montre que pour six Américains sur dix, les Etats-Unis devraient retirer une partie, voire l'ensemble de leurs troupes d'Irak. Ainsi, jamais les partisans d'un retrait n'avaient été aussi nombreux depuis le début de la guerre en mars 2003. Pour justifier le maintien de ses troupes en Irak, il dira que “cette mission n'est pas simple, et elle ne pourra s'accomplir en une nuit”. Il ne semble pas perturbé par la recrudescence des actions de la guérilla irakienne, notamment les sanglants attentats suicides, qui ont fait plus de 1 100 morts depuis l'entrée en fonction du gouvernement al Jaâfari, il y a de cela sept semaines seulement. “Je suis convaincu que les Irakiens continueront à défier les sceptiques dans leur construction d'un nouvel Irak représentant la diversité de leur nation et plus responsable en matière de sécurité. Et lorsqu'ils y seront parvenus, nos troupes pourront rentrer avec les honneurs qu'elles méritent”, a-t-il affirmé dans l'intention de paraître convaincant. Il n'en demeure pas moins que dans l'espoir de le faire plier, des parlementaires américains démocrates et républicains ont déposé cette semaine au Congrès un projet de résolution l'appelant à entamer un retrait militaire d'Irak d'ici le 1er octobre 2006. K. A.