La famille Ghoul a rendu public hier un communiqué où elle a prié le président de la République de procéder à la libération de ses deux fils emprisonnés, Hafnaoui et Ahmed. Elle a saisi ce mois de Ramadhan et surtout le 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale pour s'en remettre à “l'homme de la réconciliation” en espérant de sa part un geste à même de mettre fin au calvaire qu'elle endure depuis des mois. “Pour la première fois, nous, la famille du journaliste et militant des droits de l'Homme Hafnaoui Ghoul, on ne se réunit pas comme les autres familles algériennes et ce, sous le règne de l'homme de la réconciliation nationale. Soyez un exemple pour les futures générations en annonçant, à l'occasion du mois de carême et de l'anniversaire du déclenchement de la Révolution de novembre, la libération de nos deux fils Hafnaoui et Ahmed et celle de tous les détenus”, lit-on dans le communiqué. C'est le 11 octobre, en pleine audience, qu'un mandat d'arrêt a été prononcé contre Ahmed Ghoul ! En août dernier, El-Hadj Amar Ghoul, père de Hafnaoui, avait fait la même procédure en exhortant “l'homme de la concorde civile et de la réconciliation nationale” d'élargir son fils. “Monsieur le Président, dites votre mot et libérez notre fils et faites de ce jour-là, une journée pour la cessation de l'emprisonnement de journalistes”, avait-il alors écrit dans un communiqué. Mais rien n'a été fait. Plus grave encore, la cour de Djelfa a prononcé, le 4 octobre dernier, plusieurs condamnations contre Hafnaoui Ghoul. Pour rappel, les mésaventures de ce dernier, un homme qui cumule plusieurs charges contre lui (il est journaliste, militant des droits de l'Homme et porte-parole du mouvement des citoyens du Sud), ont commencé le 24 mai dernier quand il a été placé sous mandat de dépôt pour “diffamation”. Et depuis, se succèdent les chefs d'inculpation, les procès et les condamnations. Ni la forte mobilisation de la corporation, en été dernier, en faveur de sa libération et de celle de Mohamed Benchicou, ni sa grève de la faim n'ont mis un terme au harcèlement judiciaire dont il fait l'objet. Lui et le directeur du Matin seraient-ils élargis en cet anniversaire de la Révolution de novembre 54 ? C'est à espérer. Notons que Hafnaoui et son frère Ahmed comparaîtront, le 25 octobre devant la cour de Ouargla. A. C.