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La thèse de l'empoisonnement n'est pas exclue
Le rapport médical sur le décès d'Arafat a été transmis hier au neveu du défunt
Publié dans Liberté le 23 - 11 - 2004

L'énervement de Souha Arafat n'aura finalement pas servi à grand-chose sinon à aggraver son discrédit aux yeux du peuple palestinien qui ne s'est jamais pris d'affection pour elle. La veuve a été désavouée par le gouvernement français qui a choisi d'ignorer ses remontrances et de remettre une copie du dossier médical de son défunt mari au neveu de celui-ci.
Nasser Al-Qidwa a reçu hier à Paris une copie de ce volumineux dossier de 558 pages qui, selon lui, ne répond pas à la question de l'empoisonnent du Vieux Lion qui turlupine bien des esprits. Deux heures après avoir reçu du service de santé des armées la copie si ardemment réclamée par les Palestiniens, le neveu du président, ambassadeur de Palestine aux Nations unies, a rencontré la presse à Paris. “Les médecins français ont effectué des examens toxicologiques, mais aucun poison n'a été détecté”, a affirmé Nasser Al-Qidwa. Cela suffit-il à dégonfler la rumeur qui n'a pas cessé d'enfler et de courir que la santé du raïs avait brutalement décliné, fin octobre ? Rien n'est moins sûr puisque le neveu ne lève pas le doute. S'agit-il simplement d'un souci de caresser le sentiment populaire qui croyait en l'éternité du chef ? “Personnellement, je pense que la question ne sera pas réglée avant longtemps”, a soutenu Nasser Al-Qidwa. “Nous n'avons pas la preuve qu'il (Arafat) a été empoisonné, mais nous n'avons pas la preuve qu'il ne l'a pas été”, a-t-il affirmé.
Répétant à plusieurs reprises qu'il n'était pas compétent pour comprendre toutes les données médicales ardues contenues dans le dossier, il a toutefois assuré : “Je serais très surpris si ce rapport contenait quoi que ce soit qui contredise ce que nous avons reçu comme information par les médecins et les autorités françaises.” Le dossier devait échoir à l'Autorité palestinienne qui a constitué un comité spécial pour l'étudier. Dans la poudrière palestinienne, il sera difficile de balayer la thèse de l'empoisonnement et d'exonérer Israël sans conséquence politique, alors que doit se préparer l'élection du successeur d'Arafat. “Les autorités israéliennes ont une importante responsabilité dans ce qui s'est passé au moins en raison du confinement dans de mauvaises conditions où il a été retenu dans son QG de Ramallah”, a prévenu le neveu. Mais de quoi donc est décédé Arafat puisque les raisons sont restées scellées comme un secret militaire ? La semaine dernière, Le Canard Enchaîné révélait que les médecins de Percy voulaient absolument vérifier la thèse de l'empoisonnement et ont fait réaliser une panoplie d'examens par les biologistes de l'hôpital. L'Institut de criminologie de la Gendarmerie nationale, un établissement à la réputation établie même hors des frontières hexagonales, a été sollicité.
Verdict tombé le 5 novembre : pas d'empoisonnement à partir d'une substance connue. Arafat était arrivé à l'hôpital de Clamart avec un “tableau clinique complexe” présentant un soupçon de leucémie vite écarté. En revanche, le raïs avait des troubles digestifs. Et surtout, son foie était grièvement atteint. C'est ce qui s'appelle une “cirrhose mécanique” dans le jargon des toubibs. En fait, un diagnostic impossible à rendre public en raison des présupposés populaires associés au terme de cirrhose qui évoque la consommation d'alcool, alors qu'Arafat était un invétéré buveur d'eau. Les médecins savent, bien sûr, mais la pilule est trop amère pour la faire ingurgiter.
Les praticiens, appelés au secours d'Arafat, s'accordent à dire que les causes de sa mort étaient multiples et que son état de santé a été aggravé par les conditions de vie qui lui ont été faites par les Israéliens. Un diagnostic politiquement incorrect qui, s'il était annoncé par Paris, risquerait d'irriter Tel-Aviv. En fait, résume Le Canard Enchaîné : “Le Vieux était vraiment vieux”. Son coma “aurait été provoqué par l'aggravation de son état hépatique, autrement dit de sa cirrhose. Avec pour finir une hémorragie”, explique le journal sans aucune once de satire.
L'absence de suspicion aurait-elle incité le gouvernement français à répondre à la demande des dirigeants palestiniens de leur remettre le dossier en dépit de l'opposition de la veuve ? Paris a invoqué la qualité d'ayant droit du neveu. Ce que contestent les avocats de Souha Arafat qui ont appelé à leur rescousse une jurisprudence administrative expliquant que les ayants droit sont “les héritiers, le conjoint survivant et le légataire universel ou à titre universel, à l'exclusion de toute autre personne”. “En droit, il n'y a pas d'autre ayant droit que Mme Arafat en sa qualité de conjoint survivant et de représentant légal de son enfant unique Zahwa. Il en résulte, nécessairement, qu'elle est seule habilitée à recevoir les informations et la copie du dossier médical”, ont fait valoir Me Philippe Plantade et Me Jean-Marie Burguburu.
Mais Arafat n'est pas un homme ordinaire. C'est peut-être un cas qui échappe au domaine de la loi et donc susceptible d'y déroger. “Yasser Arafat n'appartient pas à une seule personne ou à une famille, mais à tout le peuple palestinien”, a répondu son neveu. Qui peut prétendre le contraire ? “Je peux comprendre le sentiment d'une femme de vouloir garder une information et d'en rester l'unique source, mais nous avons à prendre en compte le point de vue politique et pas seulement un point de vue personnel”, a-t-il ajouté.
Quant à la France, où le secret médical est effectivement sévèrement encadré, elle a des intérêts diplomatiques qui transcendent ceux de la veuve. Le drapeau tricolore a flotté à Ramallah, brandi par des mains de jeunes Palestiniens.
En outre, la persistance de la rumeur nourrit la haine entre des partenaires qui ont besoin de se parler pour aller vers la paix. “Les hommes publics ont droit au secret médical. Mais quand celui-ci hypothèque l'avenir des héritiers, le légalisme devient une hypocrisie et n'est plus de mise”, concluait la semaine dernière un éditorial du quotidien Libération.
Y. K.


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