Au moins 5 pays de l'espace Schengen, la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et la Pologne, en concertation avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Turquie, sont sur le point de mettre en place un nouveau dispositif pour empêcher les Européens d'aller faire le "djihad" hors frontières. Le même dispositif, inscrit dans le cadre de la lutte antiterroriste et chapeauté par les ministres de l'Intérieur, cherche à prendre en charge et à traiter les djihadistes européens qui s'en sortent vivants et reviennent dans le Vieux Continent. La démarche consiste à créer une synergie entre les fichiers de la police des frontières de l'espace Schengen ainsi que les données sur les passagers récupérées lors de leur réservation de vol, les fameux PNR ou "Passenger Name Record". Le procédé consiste à croiser le PNR avec le système Schengen, c'est-à-dire la base de données des différents services de sécurité de l'union et à laquelle la police des frontières a accès. Plus précis, croiser les filiations et les dates de passage aux frontières avec les fiches de recherches des services de renseignement européens. Elles-mêmes alimentaient, entre autres, grâce à la coopération avec les services des pays du Sud, les échanges d'informations sur les personnes en danger et les personnes dangereuses. Si ce chantier aboutit, les polices aux frontières de l'espace Schengen sauront, et à l'avance, qui a l'intention de traverser les frontières dans les deux sens. M. K.