Nonobstant la petite ville américaine de Ferguson qui a connu mardi soir une deuxième nuit agitée, la vague de contestation antiraciale a gagné plusieurs villes américaines. St Louis, Cleveland, New York, Boston, Philadelphie ou Nashville ont été le théâtre de manifestations de protestation, contre le verdict exonérant de poursuites le policier blanc ayant abattu, en août dernier, un jeune Noir désarmé. CNN dénombrait des rassemblements dans 170 villes américaines. Les Américains qui sont descendus dans la rue, dans de nombreuses villes, pour dénoncer et le crime racial et l'impunité dont jouit le policier auteur de mort d'homme, l'ont fait globalement d'une manière pacifique. Mais certaines manifestations se sont traduites par le blocage d'autoroutes comme à Los Angeles ou Oakland sur la côte ouest. La police a eu parfois recours aux gaz lacrymogènes contre les manifestants comme à Denver ou Portland. Cela tranche nettement avec les scènes répertoriées la veille, à Ferguson, où les immeubles incendiés, les commerces pillés et les voitures de policiers incendiées ont constitué l'essentiel du décor de cette ville. Mardi soir, dans la petite banlieue de St Louis qui compte 21 000 habitants, 2200 militaires de la Garde nationale étaient déployés pour empêcher incendies et pillages de recommencer. Des policiers en tenue anti-émeute, secondés par des gardes nationaux équipés de matraques et de boucliers, ont repoussé une centaine de personnes qui tenaient des pancartes où on lisait : "On ne nous fera pas taire". Une voiture de police a été incendiée et des policiers ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Réagissant encore une fois, le président américain Barack Obama a fermement condamné cette éruption de violence. "Brûler des bâtiments, mettre le feu à des voitures, détruire des biens, mettre des gens en danger : il n'y a aucune excuse pour cela, ce sont des actes criminels", a-t-il déclaré à Chicago (Illinois). "Il existe des moyens constructifs d'exprimer ses frustrations", a poursuivi le président, reconnaissant qu'il existait au sein de nombreuses communautés le sentiment que "les lois ne sont pas toujours appliquées (...) de façon équitable". S'exprimant pour la première fois, le policier Darren Wilson a assuré sur la chaîne ABC, mardi, avoir "bonne conscience" et qu'il aurait agi de la même manière avec un jeune Blanc. Mais le mal est déjà fait. Amar R.