L'APW de Béjaïa traverse une crise, le moins qu'on puisse dire, aiguë. En effet, la session ordinaire d'hier convoquée par son président, pour examiner les secteurs de l'hydraulique et du foncier et pour l'adoption du budget primitif de l'année 2015, a été reportée à une date ultérieure en raison du rejet de l'ordre du jour par la nouvelle majorité constituée par les groupes RCD, FLN, RND et Forum socialiste. C'est la deuxième fois consécutive que l'APW n'a pu tenir sa session due au blocage de la majorité, qui réclame préalablement le changement des présidents des commissions et des trois vice-présidents de l'APW. La première session, prévue le 8 décembre dernier, la majorité a carrément boycotté la session. Et faute de quorum, celle-ci a été ajournée à hier. Bien avant l'ouverture des travaux de la session, une vive tension était palpable chez les élus de l'opposition. Présente en force dans la salle des délibérations de l'APW, la nouvelle majorité, une première dans l'assemblée, parle d'une même voix. Elle a tenu à rajouter à l'ordre du jour le changement des présidents des commissions et des trois vice-présidents avant son adoption. Les élus du FFS, dont le président de l'APW, minoritaire, tentent de convaincre la nouvelle majorité de l'urgence de la tenue de la session en raison du retard pris dans l'adoption du budget primitif 2015 ; vote censé être effectué en octobre dernier. "Raisonnablement, nous ne devons pas l'aborder aujourd'hui. Nous allons programmer une session extraordinaire pour tout revoir et aller de l'avant", tente, de son côté, le président de l'APW, Mohamed Bettache. C'est pour lui peine perdue. La majorité ne l'entend pas de cette oreille. Pas question pour elle de céder à ses doléances. Pendant deux heures, les deux parties se livrent alors à un discours de sourds. Devant la pugnacité de la majorité, le président de l'APW n'a d'autre choix que de soumettre à l'assemblée le vote de l'ordre du jour pour son adoption. Sans surprise, il a été rejeté par 22 élus sur les 43 que compte l'assemblée. Ainsi, son président a déclaré son report à une date ultérieure. Il faut dire que le FFS, qui gère l'APW de Béjaïa, n'a pas suffisamment de temps pour mener des tractations de coulisses avec des élus des groupes de son choix. Une source partisane de la majorité nous a fait part, toutefois en aparté, que le FFS s'est approché des élus du FLN afin de les dissuader et "de rentrer au bercail". Ses contacts, ajoute notre source, ont reçu une fin de non-recevoir. Il y a lieu de signaler que le budget primitif de l'année 2015 devait être adopté avant la fin du mois d'octobre dernier. C'est dire le dysfonctionnement qui a caractérisé l'APW. Lors de la session précédente boycottée par la même majorité, le wali a fait savoir aux élus que le ministre de l'Intérieur l'a saisi à trois reprises sur l'adoption du budget primitif 2015 ; l'administration s'étant acquittée de sa tâche, sa préparation en l'occurrence, avait rappelé le wali lors de la précédente session. L. O.