Cinquieme chapitre : Malgré elle... Résumé : C'est le début de la chute aux enfers. Après avoir accusé de harcèlement Dahmane, Maria se retrouve virée de l'entreprise. En rentrant chez elle, elle trouve des détritus devant sa porte. Si elle cédait à l'envie de la voisine, elles se crêperaient le chignon. Le propriétaire de l'appartement vient la prévenir. Elle a une semaine pour quitter les lieux... Les voisines y allaient de bon cœur, sans pitié. Maria entend tout. - Sous ses airs de sainte, c'est une débauchée ! Une p... ! Sinon sa famille l'aurait enterrée vivante ! Aucune famille n'accepte d'être humiliée de la sorte ! - Oui, tu as raison ! Quel est le père, le frère, l'oncle ou le cousin qui l'accepterait ? Il l'aurait tuée et jetée dans une forêt ! - Si ça se trouve, elle est aussi une enfant illégitime ! Maria se sent mal. Elle a juste le temps d'aller aux toilettes pour vomir ce qu'elle a dans le ventre. Les insultes l'ont atteinte en plein cœur. - Mon Dieu, donne-moi la force ! Je dois m'en sortir ! Que faire ? Je sais que j'ai fait des erreurs. Tu ne poux pas me laisser tomber ! J'ai eu cet acte d'amour égoïste et je ne le regrette pas ! Aide-moi pour que mon petit ange, tout d'innocence n'ait pas à en souffrir ! Elle se rafraîchit le visage. En se regardant dans la glace, elle ne se reconnaît pas. Ses yeux, écarquillés par la peur qu'on s'en prenne à elle et à son fils, ont un éclat de folie. - Non, je ne dois pas me laisser abattre ! Je dois rester forte pour mon fils ! Elle va s'asseoir au salon. Elle réalise que les rangements de la veille étaient un signe prémonitoire. Elle avait déjà mis de côté les choses dont elle n'avait pas besoin. Elle allait devoir repartir. Même si elle était capable d'assumer son état de mère célibataire, elle ne se sent pas capable de tenir tête à la société. Pour vivre heureux, il faut vivre caché, avait-elle lu une fois. Elle devait vivre dans une ville où les gens ne s'intéresseraient pas à elle et à son fils. - Je dois retourner à Alger, se dit-elle. Je vais appeler Dalila. Son frère devra quitter mon appartement si je ne trouve pas où aller ! Elle sait qu'elle prend un grand risque en décidant de retourner à Alger. Souad en informera Yahia. - Non, non, non... En rangeant des papiers la veille, elle était tombée sur un carnet d'adresses où figurent le numéro et l'adresse de son père. Un père qui n'en était pas un. Mais la vie ne lui laisse pas le choix. Elle saisit le téléphone et elle tape le numéro de téléphone. La sonnerie retentit au loin, à des milliers de kilomètres. Maria sent son cœur battre de façon désordonnée. Elle est tentée de raccrocher, se demandant à la dernière seconde ce qu'elle allait bien pouvoir dire.Manque de chance, la messagerie vocale s'est enclenchée. Une voix d'homme, peut-être celle de son père, retentit. Il parle en français, prie qu'on laisse un message après le bip. Bip ! - Allo, c'est moi papa. J'ai besoin d'aide. Pas d'argent, précise-t-elle. Je dois quitter le pays...T'inquiète, je ne viendrais pas bouleverser ta vie tranquille ! S'il te reste un tant soit peu d'humanité et si le sang qui coule dans nos veines est le même, rappelle-moi au numéro... Lorsqu'elle raccroche, elle se rend compte des tremblements de ses mains et des larmes. Jamais elle n'avait fait appel à lui avant maintenant. Elle le détestait de les avoir abandonnées, d'avoir coupé les ponts avec sa famille. Elle n'avait aucun sentiment pour lui. Elle lui en veut. Mais maintenant, il devient sa planche de salut... (À suivre) A. K.