Si le port d'Alger étouffe, c'est l'économie du pays qui en subira indéniablement les conséquences. Tel était, en fait, le message d'urgence que voulait lancer, hier, le directeur général de l'Epal, M. Ali Farrah, qui s'est donné volontairement au libre jeu des questions/réponses de la presse conviée au forum de l'ENTV. Son entreprise, dira-t-il, s'est lancée dans une série de mesures dans le sens de gagner des espaces en recourant à des zones extraportuaires et en investissant dans la qualité des prestations, notamment à travers l'acquisition du scanner ou le lancement de la formule de la contractualisation. Ceci dans le but, ajoutera-t-il, de réhabiliter la mission première du port qui consiste à en faire une aire de transit et non de stockage. Il s'agit, expliquera-t-il, de faire vite afin d'être au rendez-vous des grands flux commerciaux qui s'annoncent à la faveur de l'amorce du second plan de relance économique porteur d'une plus grande activité devant inéluctablement être contenue par les espaces portuaires. À ce titre, M. Farrah nous apprendra que l'extension devra se faire après la réalisation d'un deuxième terminal à conteneurs et en portant l'intérêt à l'acquisition de plus de 40 hectares auprès de l'entreprise Latraco sise à Birtouta. Sur ce site où le potentiel d'emploi à créer est de 1 000 postes, il sera question d'aménager un complexe dédié aux produits agroalimentaires avec toutes les commodités requises. Evoquant les facilitations accordées aux opérateurs, le P-DG du port d'Alger indiquera qu'il est sur le point de réaliser un bâtiment spécial export alors que pour les importateurs, il citera l'entrée en service du progiciel mis au point au bénéfice des clients du port. Cet outil permet l'identification du conteneur à n'importe quel moment et situe les navires attendus. Quant à l'amélioration des délais de séjour de la marchandise au port, M. Farrah trouve qu'“ils vont en s'améliorant”, mais rappelle l'obligation de professionnalisation qui incombe aux opérateurs dans la gestion de leurs affaires en remplissant certains engagements préalables tels que ceux liés au dédouanement et aux démarches bancaires. C'est donc grâce à une concertation avec l'opérateur Mobilis et les Douanes algériennes que le logiciel de suivi de la marchandise est opérationnel, fera-t-il savoir. Par ailleurs, un projet de lancement des opérations de cabotage, devant relier Alger à Cherchell et à Dellys en partenariat avec des Portugais, a été évoqué par l'orateur qui a souligné que finalement un appel d'offres a été lancé pour l'acquisition de deux embarcations de deux cents places auprès de firmes espagnoles. Enfin, il faut rappeler que des 2 millions de tonnes de marchandises traitées au port d'Alger en 2001, le flux est passé à 10 millions de tonnes en 2004. En 2010, il est attendu un flux conteneur de 750 000 contre 450 000 actuellement. Pour l'année écoulée, plus de 220 000 véhicules ont été réceptionnés au port d'Alger uniquement. Dans cette flotte, 130 000 sont des véhicules neufs. A. W.