Le président du RCD estime que les animateurs du groupe des "19" seraient des "déchus pour certains et des parvenus pour d'autres, mais tous managés par la police politique officieuse". Les travaux du campus des "Jeunes libres" du Rassemblement pour la culture et la démocratie, (RCD), se sont ouverts, hier, à la mutuelle des matériaux de construction de Zéralda. Dans son allocution d'ouverture, Mohcine Belabbas, président du parti, est revenu essentiellement sur l'initiative du groupe dit des "19" qu'il qualifie de déserteurs des rangs du pouvoir qui chercheraient à "réintégrer le sérail". Selon lui, "La multiplication en cours des désertions dans les rangs du système, si elles confortent l'opposition dans sa démarche et ses analyses vieilles de quelques mois déjà, renseigne surtout sur les pratiques qui ont, jusque-là, prévalu dans son fonctionnement", manière, il faut le dire, de vilipender le groupe en question, auquel il n'a pas manqué de rappeler ironiquement que "l'opposition, qui a alerté depuis longtemps sur la vacance des trois pouvoirs et sur l'accaparement de la décision par des cercles illégaux, n'a tout de même pas été jusqu'à autoriser des interprétations courtisanes qui voudraient faire croire que le chef de l'Etat serait pris en otage ou, plus grave encore, qu'il aurait commis des actes de trahison". Car pour le président du RCD, "c'est cela que laissent entendre les appels de celles et ceux qui souhaiteraient être réintégrés dans le sérail, même en tant que clients patentés, si ce n'est pas, évidemment, leur intention avouée". Selon Mohcine Belabbas, l'initiative du groupe des "19" ne serait qu'une "manœuvre improvisée qui s'inscrit en tous points dans le cadre des soubresauts des luttes entre les clans d'un même système". Dans la foulée, le chef du RCD juge que les animateurs de ce groupe seraient des "déchus pour certains et des parvenus pour d'autres, mais tous managés par la police politique officieuse". Cette police politique qu'il estime, par ailleurs, "réduite à fomenter des scenarii de déstabilisation en actionnant ce qui lui reste comme acteurs publics fidèles et accessibles". Une clientèle qui, ajoute-t-il, "semble perdue et ne sachant plus à qui se vendre, car les segments de la police officielle déstructurée s'occupent, de leur côté, à se redéployer pour une nouvelle feuille de route qui leur est assignée". Toujours à l'adresse des "19", le président du RCD, un des animateurs de la CLTD, rappelle que l'opposition avait une longueur d'avance pour avoir revendiqué l'application de l'article 88 de la Constitution "bien avant l'aggravation de la détérioration de la santé du chef de l'Etat et sa réintronisation pour un quatrième mandat avec la hargne ou la complicité de ceux qui, aujourd'hui, veulent se recycler dans l'opposition en quittant un bateau soumis à d'incessantes vagues". Abordant le dernier message du Président, à l'occasion du 1er Novembre, Belabbas estime, par ailleurs, que "même s'il reprend quelques propositions contenues dans la plateforme de Mazafran, (il) reste très vague, notamment quant aux prérogatives de la commission électorale qu'il dit maintenant accepter de constitutionnaliser". Un discours qui n'étonne pas outre mesure le chef du RCD qui se dit "habitué à ce genre d'annonces de la part du pouvoir dans les moments où il est acculé". Dans son analyse de la situation que traverse le pays, M. Belabbas juge que "l'impasse à laquelle nous a conduits le système est globale ; elle est politique, économique et sociale (...)". F. A.