Le nouvel émissaire de l'Onu en Libye, Martin Kobler, a multiplié les rencontres depuis sa prise de fonction, il y a près de deux semaines, dans l'espoir d'aboutir à la formation d'un gouvernement d'union nationale, objectif qui n'a pas été atteint par son prédécesseur, le diplomate espagnol Bernardino Leon. Mais la mission du diplomate allemand est des plus difficiles en raison du refus des parties impliquées dans le dialogue interlibyen de signer l'accord de paix de Skhirat (Maroc) dans sa forme actuelle, alors que la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader sur le terrain. L'entrée en jeu de l'organisation autoproclamée Etat islamique, il y a près d'un an, a bouleversé la donne et changé tous les équilibres. La prise de contrôle de Syrte par cette organisation terroriste, ses tentatives répétées de s'implanter à Benghazi inquiètent la communauté internationale et les pays voisins de la Libye, plus que certains acteurs libyens de cette crise qui a éclaté en 2011 à la suite de la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi. Vendredi soir, l'Union africaine (UA) a fait part de son inquiétude concernant la dégradation de la situation sécuritaire à travers la Libye et ses implications sur l'ensemble de la région de l'Afrique du Nord, notamment sur la Tunisie qui a été contrainte de fermer sa frontière terrestre pour au moins quinze jours. "L'UA joue son rôle légitime, en coordination avec les pays voisins de la Libye et de l'ONU, dans les efforts pour rétablir la paix dans le pays", a souligné l'UA dans un communiqué, réitérant sa "profonde inquiétude", a repris l'APS. Par ailleurs, à la veille de la tenue de la rencontre des pays voisins de la Libye, prévue pour le 1er décembre à Alger, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, s'est rendu vendredi, à Tunis, où il s'est longuement entretenu avec le président tunisien Béji Caïd Essebsi au sujet du développement de la situation à Tripoli, selon un communiqué officiel. Les deux pays espèrent aboutir à un accord en Libye pour lutter efficacement contre l'expansion de Daech dans ce pays et dans l'ensemble des pays de la région. La stabilisation de la Libye permettra, également, la lutte contre les réseaux des passeurs des migrants clandestins vers l'Europe. L. M.