Comme il fallait s'y attendre, le secrétaire général du FLN a réagi hier à la lettre du général-major à la retraite, Mohamed Mediène, dit Toufik, usant d'un langage sarcastique, puisqu'il l'a qualifiée de "lettre d'un naufragé", allusion à la fin de son règne. Intervenant lors d'une réunion des candidats du parti FLN aux sénatoriales, à l'hôtel El-Riadh, Amar Saâdani a estimé que cette lettre qui a émané d'"une personne qui est sortie en retraite comme ses pairs a provoqué un tollé", dont le pays pouvait faire l'économie. De son avis, "l'homme qui a été surestimé au temps où il était derrière le rideau a été méprisé quand il en est sorti". Selon Saâdani, "le général Hassan aurait pu l'écrire, mais elle n'aurait pas été dans son intérêt", ajoutant avoir déjà décelé le contenu de cette lettre à travers les lettres de Khaled Nezzar, de Louisa Hanoune et de Benflis. Pour le patron du FLN, le général Toufik "était contraint de faire cette lettre, car, s'il ne l'avait pas rédigée, le général Hassan l'aurait fait à sa place". Cette lettre qui continue de provoquer des remous sur la scène politique marque, selon le chef du FLN, "la chute du pouvoir parallèle" que le président Bouteflika n'a cessé de dénoncer depuis 2006. "Un pouvoir parallèle, précise-t-il, dont le bras armé était le général Hassan, et le bras politique était ces partis qui s'agitent à l'APN, et dont les relais médiatiques sont connus, mais qui compte aussi un bras populaire à travers quelques amitiés." Et Saâdani d'accuser en se posant la question : "Ces gens-là qui défendaient une seule personne, pourquoi n'ont-ils pas versé autant de larmes sur les 4 000 cadres emprisonnés pour être innocentés, ou encore les 260 000 qui ont été contraints à quitter le pays ?" Devant un aréopage de candidats aux sénatoriales, mouhafedhs et ministres du parti, le SG du FLN, en abordant la situation d'instabilité aux frontières, s'en est également pris "à certaines personnalités faibles d'esprit, qui s'attellent, selon lui, à noircir l'image du pays". Pour lui, "l'Algérie va bien, n'en déplaise à ceux qui coassent sans en présenter des alternatives". Allusion aux partis de l'opposition."Ils pensent profiter de l'amenuisement des recettes du pays pour le faire tomber, mais ils se trompent", dit-il, soulignant qu'il "est du devoir de tous de former un front uni pour gérer cette période charnière du pays". Tout en faisant valoir le travail accompli par le président Bouteflika, le chef de file du FLN n'a pas ménagé une certaine élite, affirmant que "tout le monde sait que c'est Bouteflika qui a ramené la paix et a remboursé les dettes du pays... sauf, ajoute-t-il, une certaine élite qui prétend avoir des solutions lorsqu'elle n'en a pas et dont les membres font de la contestation sous prétexte de l'opposition à la loi de finances". À propos des partis de l'opposition au sein du Parlement, il ne les ménage pas non plus, les accusant d'avoir d'autres préoccupations que les articles 66 ou 71. Ils veulent, en fait, "empêcher la promulgation de la Constitution pour parer à l'émergence d'un Etat civil , car la prochaine Constitution servira les intérêts du peuple, non pas ceux de ce groupe, mais de ceux qui remplissaient pour eux les urnes ou encore de ces partis qui n'ont qu'un cachet et un fax". Pour Saâdani, "toutes ces gesticulations sont de la poudre aux yeux, car ces partis ont voté le même article 66 en 2009, à la majorité des voix, lorsqu'ils faisaient partie du gouvernement". Allusion notamment au MSP. En s'adressant, enfin, aux élus de son parti, le SG du FLN a promis d'opposer "une main de fer" aux tentatives de pratiques malsaines qui pourraient entacher ces élections, notamment l'argent sale, les passe-droits, etc. Pour lui, les élections primaires sont un exemple de démocratie et de transparence du FLN à toute la classe politique. A R.