Résumé : Warda obtint un congé de 15 jours seulement, à la dernière minute, sa cousine ne put l'accompagner vu que son père était malade et qu'il avait besoin d'elle pour le seconder dans son magasin. Elle demanda à Masilva de lui laisser son téléphone puisqu'il n'y avait pas de réseau à la campagne. Masilva ne put partir que le surlendemain. Le matin où elle s'apprêtait à partir, il plut beaucoup, et suivant le conseil de son oncle, elle reporta pour le lendemain son départ. Et elle ne partira que si le temps est clément. Son oncle avait horreur des déplacements quand il pleut ou il neige. On était à la fin novembre et la pluie était au rendez-vous. À la grande joie des agriculteurs. C'était bon signe. Avec un bon hiver, les récoltes n'en seront que meilleures. Dans la région où elle se rendait, les villageois vivaient de la terre. C'était la période des labours, et Masilva souhaita que la pluie cesse de tomber. Elle pourrait y assister. Elle ne supporterait pas de rester à la maison. Ce ne serait plus des vacances mais un calvaire. Ce jour-là, elle resta à la maison à tourner en rond. Impossible de sortir tant qu'il pleuvait. Elle aida sa tante à préparer des gâteaux, puis tint compagnie à son oncle. Pour lui faire plaisir, elle lut à voix haute le journal du matin et fit quelques remarques sur certains articles. Durant la soirée, elle discuta avec Warda, tout en regardant la télévision. Avant de se coucher, elle jeta un œil par la fenêtre et elle ressentit un vif soulagement en constatant qu'il ne pleuvait plus. Le ciel était dégagé. Elle pouvait même voir des étoiles. Elle était heureuse de partir se reposer à la campagne. Elle allait se mettre au lit lorsque son portable vibra. Elle avait enlevé le son, ne tenant pas à réveiller le reste de la maison. Elle manqua de sauter de joie quand elle reconnut la voix de Djamel. -Tu vas bien ? -Oui, puisque je suis au téléphone avec ma bien-aimée, dit-il en riant doucement. Tu dormais ? -Eh, non, murmura-t-elle. Je me prépare à partir en vacances chez mes parents, puis chez des oncles. Et toi, quels sont tes projets ? -Je vais certainement venir au bled dans deux semaines, lui apprend-il. Tu seras de retour d'ici là ? -Oui, le rassura-t-elle. Je rentrerais avant, ainsi je pourrais t'accueillir à l'aéroport ! -Je t'appellerais pour confirmer, dit-il. Alors passe de bonnes vacances ! N'oublie pas de rentrer avant mon arrivée ! -S'il le faut, je rentrerai plus tôt, le rassura-t-elle. Je vais écourter mon séjour. -Non, tu as eu une année difficile, profites-en pour te reposer ! Je ne viendrais pas avant quinze jours. Je t'embrasse Masilva ! Au fait, comment t'y rendras-tu ? -Ma cousine me prête sa voiture pour l'occasion, lui apprit-elle. Je crois que je me suis trompée sur son compte. -S'il a fallu deux années pour que tu t'en rendes compte, c'est qu'elle n'était pas facile à approcher, lui dit Djamel. Souhaitons qu'elle s'améliore toujours. Masilva l'interrompit, jugeant qu'il gaspillait son argent à parler de sa cousine. -Bonne nuit Djamel ! -Tu ne me dis plus je t'aime, lui fit-il remarquer. -Je dois te le répéter à chaque appel ? répliqua-t-elle. Tu sais que je t'aime ! -Ne t'énerve pas. Bonne nuit ! Sur ce, il raccrocha. Masilva passa une très mauvaise nuit. Elle eut le sommeil dérangé par de mauvais rêves. Elle n'eut le repos qu'au petit matin, et ce fut la raison de son départ tardif. Elle était une bonne conductrice, et comme c'était un jour de semaine, la circulation était très fluide. Elle arriva au village en début d'après-midi. La jeune fille passa de très bonnes vacances auprès de ses parents. Comme prévu, elle rendit visite à ses oncles, mais elle ne s'attarda pas. Elle en profita pour sortir. Elle avait été voir ses cousines et passa du bon temps avec elles. Même le soleil avait été présent durant les premiers jours de son séjour au village. Jusqu'au dernier jour. La veille de son départ, il s'était mis à pleuvoir et la pluie ne voulait pas cesser même au petit matin. Lorsqu'elle prit la route, elle tenta d'être prudente, mais à la sortie du village, la voiture échappa à son contrôle et elle alla percuter un tracteur venant en sens inverse. Masilva, surprise, ne réalisa pas. Elle n'eut pas le temps d'avoir peur. (À suivre) ADILA K.