Avec 9 257 insuffisants rénaux à l'échelle nationale, pour une dépense annuelle d'hémodialyse de 8 milliards de dinars et 152 centres d'hémodialyse conventionnés, la Cnas, qui assure les remboursements à 100%, va introduire un nouveau médicament. Celui-ci, qui était disponible uniquement au niveau des établissements publics, sera inclus et introduit également pour les centres et cliniques privés d'hémodialyse et pris en charge dans le cadre du tiers payant. C'est ce qui a été annoncé, hier, mercredi, à Oran, par le DG de la Cnas, lors d'un séminaire sur la prise en charge des insuffisants rénaux et cela devant un parterre de directeurs et médecins néphrologues des centres privés d'hémodialyse. Lors d'un point de presse, le DG de la Cnas expliquera la démarche de la caisse dans l'introduction de ce médicament. "Nous l'avons introduit dans le cadre de l'hyper-phosphorémie qui provoque des complications cardiaques et cardiovasculaires. Ces complications empêchent et privent les malades, par la suite, de pouvoir bénéficier d'une greffe", dira-t-il. Il soulignera qu'il s'agissait de préparer les malades à la greffe et éviter des complications médicales, un plus à la qualité de la prise en charge des insuffisants rénaux algériens. "La dialyse n'est qu'un traitement symptomatique, l'orientation de la Cnas, c'est de préparer le malade à la greffe. On ne peut rester que sur la dialyse, la greffe est la seule solution", expliquera encore l'intervenant. Sur l'introduction du nouveau médicament importé, le DG de la Cnas dira ne pas connaître le laboratoire et ne pas se soucier de savoir quel laboratoire est concerné. Un seul laboratoire, en fait, fournissait depuis 2011 le médicament en question qui coûtait 22 000 DA par mois. Les patients du secteur public en bénéficiaient et, désormais, il va donc être étendu aux centres privés d'hémodialyse mais au prix de 9 000 DA. Un marché considérable qui va devenir plus concurrentiel d'ici à quelques années avec l'introduction du générique pour ce même médicament comme l'a expliqué le professeur F. Hadoum lors d'une communication portant sur la prise en charge médicale des dialysés. Ce dernier ajoutera que le taux de prescription du médicament ne devrait pas dépasser la norme de 15%, et cela comme une mise en garde pour les coûts de remboursement. Les patrons des centres de dialyse attendent, pour leur part, une nette augmentation du tarif de la séance de dialyse fixé depuis des années, selon eux, à 5 800 et 6 100 DA. En marge de la rencontre, le DG de la Cnas dira encore que l'opération d'affiliation volontaire et d'immatriculation à la Cnas avait dépassé leurs prévisions de plus de 50%. Ce sont quelque 7 000 employeurs qui se sont déclarés ou ont déclaré leurs salariés depuis le début de l'opération qui se poursuit encore. D. LOUKIL