"L'incidence du cancer colorectal augmente d'une façon significative, voire épidémiologique au cours des dernières décennies. Le taux est passé de 2,6 en 1986 à plus de 12 pour 100 000 habitants en 2014", prévient le responsable du premier registre du cancer de Sétif. L'auditorium Mouloud Kacem-Naït Belkacem de l'université Ferhat-Abbès de Sétif a abrité, avant-hier, la deuxième journée internationale de chirurgie générale. La manifestation scientifique consacrée aux cancers du rectum, rehaussée par la participation d'éminents professeurs venus des quatre coins du pays et d'ailleurs, dont Pr Bernard Meunier du CHU de Rennes et Pr Jean-Pierre Arnaud du CHU d'Angers, a permis de tirer la sonnette d'alarme quant la dangerosité du cancer du rectum qui constitue un véritable problème de santé publique, car il est le premier cancer digestif dans le monde et en Algérie. Dans ce sens, Pr Tarik Saïb, médecin-chef du service de chirurgie générale au centre anti-cancer de Sétif, a indiqué à Liberté : "Le cancer du rectum peut être dépisté à un stade précoce et, du coup, il peut être guéri. Aussi, en matière de prévention, le dépistage précoce de lésions précancéreuses peut éviter le pire." De son côté, Pr Saïb, chef de service de carcinologie au CAC de Sétif, qui assure hebdomadairement 7 ou 8 interventions du tube digestif au niveau des hôpitaux de Aïn Azel et de Bougaâ, a ajouté que l'ouverture du centre anti-cancer de Sétif a beaucoup contribué à l'amélioration de la qualité de vie des malades de la région. Pour Pr Bouchenak, médecin-chef du service des urgences chirurgicales au CHU de Sétif, a ajouté qu'avec 4000 à 6000 cas par an les cancers colorectaux commencent à prendre de l'ampleur en Algérie. "Pour améliorer le pronostic vital du malade, la prise en charge de ces cancers nécessite une intervention multidisciplinaire dont la radiothérapie, la chirurgie et la chimiothérapie d'où l'intérêt d'un dépistage précoce", dira le président du congrès, Pr Bouchenak. Notre interlocuteur a aussi souligné que le cancer du rectum peut être évité grâce à une hygiène alimentaire. La mortalité due à ces cancers est très élevée avec un taux de survie de 10 à 20% en trois ans. De son côté, Pr Mokhtar Hamdi Chérif, responsable du premier registre du cancer de Sétif et coordinateur du réseau est et sud-est des registres du cancer, a souligné que le taux dépasse les 12 pour 100 000 habitants. "L'incidence du cancer colorectal augmente d'une façon significative, voire épidémiologique au cours des dernières décennies. Le taux est passé de 2,6 en 1986 à plus de 12 pour 100 000 habitants en 2014", prévient le responsable du premier registre du cancer de Sétif. Et d'ajouter : "Ces cancers occupent la deuxième place chez la femme après le cancer du sein, et chez l'homme après celui des poumons." Il est à noter que les travaux interminables tant attendus par le personnel du CAC ont compromis les résultats attendus, car ils ont rendu la mission des spécialistes qui reçoivent des éloges de la part des malades et de leurs parents très difficiles. Rappelons que le premier responsable de la direction de la santé et de la population s'est engagé en promettant au ministre, lors de sa dernière visite à Sétif, que le service de chirurgie du CAC sera opérationnel à partir du 7 avril 2016, cependant rien ne présage que l'ouverture sera faite avant la rentrée sociale. Les travaux de réalisation dudit service, au grand dam des malades, ne sont toujours pas achevés. Le suivi ne serait pas rigoureux. F. SENOUSSAOUI