Résumé : La jeune femme rentre chez elle et se plaint encore de sa fatigue à sa mère. Elle est surmenée. Sa maternelle lui suggère de se faire aider par ses collègues. La jeune femme lui promettra d'être plus ordonnée à l'avenir. Sa mère ébauche un sourire et secoue la tête : - Cela m'étonnerait, mais tu peux toujours essayer. Elle se lève et récupère un chiffon de poussière sur la commode, avant de se diriger vers la porte : - Viens donc prendre un café. - J'en ai déjà pris chez Kamélia. - Tu es passé chez ta sœur ? - Oui, j'ai fais un saut chez elle à la sortie de mon boulot, elle t'embrasse bien fort. - Comment va-t-elle ? - Bien. Elle m'a paru un peu anxieuse, si tu veux savoir la vérité. Elle m'a aussi parlé du mariage comme d'une aventure indispensable, mais assez risquée. Pourtant Omar est quelqu'un de bien. - Je n'en disconviens pas, mais on ne peut pas être bien tout le temps, toute une vie. Les gens changent et parfois on ne reconnaît plus la même personne. - C'est ce que j'ai cru comprendre. Malika suit sa mère dans la cuisine. - Miam-miam. Cela sent très bon. Qu'est-ce que c'est ? Elle soulève le couvercle et découvre des boulettes de viande en sauce. - Alors, tu as déjeuné ou pas ? l'interroge sa mère d'un ton soupçonneux. - J'ai déjeuné, mère. Et même que j'ai trop mangé. Rachid avait tellement insisté. - Rachid ? - Je veux dire le médecin. - Ah... ! - Oui, je ne t'ai pas raconté ; je suis allée à l'infirmerie me faire prendre la tension, et comme il a constaté qu'elle était un peu faible, il a insisté pour que je l'accompagne au foyer. Et là, j'ai dû me rabattre sur un plat de spaghettis qui était tout simplement succulent. - À la bonne heure. Je constate que ce Rachid s'intéresse vraiment à ta santé. - Oh, mais je ne suis pas tout le temps malade mère, grâce à Dieu. Ce qui m'est arrivé hier n'était qu'une fatigue passagère. Sa mère s'approche d'elle et la prend par les épaules. - Toi, tu me caches quelque chose. D'abord, il y a ce coup de fil, puis une invitation à déjeuner. - Que vas-tu chercher là maman ? - Rien. Je ne cherche qu'à savoir ce qui t'arrive. - Je viens de te narrer ce qui m'est arrivé et comment le médecin a réagi. Que trouves-tu donc de bizarre à cela ? La vieille femme se rappelle soudain sa marmite qui bouillait sur le feu. Elle court soulever le couvercle. Un nuage de vapeur s'y échappe. Elle remue la sauce, goûte le sel, puis rajoute un peu d'eau et réduit le feu. Malika avait retiré une laitue du frigidaire et s'était mise à laver soigneusement les feuilles. - Je ne trouve rien de bizarre si ce n'est que tu dois plaire à ce médecin. Malika repense à ce que lui avait dit auparavant sa sœur aînée : - Tu parles comme Kamélia, maman. - Nous parlons toutes les deux en connaissance de cause. - Rachid est un collègue consciencieux sans plus. - Hum... si c'est ce que tu crois... - Je ne le crois pas. J'en suis certaine. Et puis si je dois analyser le comportement des uns et des autres, pourquoi ne pas dire autant de Chahine, mon collègue de bureau. C'est lui en premier qui m'a emmenée à l'infirmerie et c'est lui qui m'a déposée à la maison, hier, après mon malaise. - Tu ne m'a rien dit de tout ça non plus, lui dit sa mère d'un air désapprobateur. J'étais sûre que tu me cachais des choses. (À suivre) Y. H.