Les rumeurs donnant des ministres du Front de libération nationale candidats dans plusieurs wilayas en perspective des élections législatives du 4 mai 2017 ne sont pas tout à fait erronées. Certains d'entre eux ayant exprimé, dans leur entourage, le souhait de briguer un mandat parlementaire et n'attendent plus que le feu vert de la présidence de la République. Cependant, des sources au FLN affirment que, jusqu'à hier samedi, "aucun ministre du parti n'avait encore déposé son dossier de candidature" et que, donc, "aucun signal n'avait encore été émis du Palais d'El-Mouradia". Une situation qui ne saurait tarder, puisque nos sources expliquent que "les choses devront se clarifier d'ici à lundi", et qu'il y a même de fortes chances "que la question soit tranchée ce dimanche (aujourd'hui, ndlr)". Nos sources citent, entre autres ministres FLN, au moins quatre membres du gouvernement qui ne cachent pas leur volonté de se porter candidats. Il s'agirait, en effet, du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, du ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjema Talaï, du ministre des Ressources en eau, Abdelkader Ouali, et de la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Houda-Imane Faraoun. Ces quatre ministres ne sont pas les seuls à nourrir l'espoir de se frotter au suffrage universel. Plusieurs autres ministres FLN connus pour être issus de l'administration, à l'exemple d'anciens walis, sont tentés de mesurer leur popularité dans leurs régions respectives. La plupart d'entre eux n'ayant, justement, jamais brigué un mandat électif. Un "confort politique" que bien des ministres FLN veulent s'offrir, ce qui leur donnera, certainement, une meilleure assise au gouvernement. C'est d'ailleurs pour cette raison que des rumeurs font également état de la tentation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de conduire la liste FLN d'Alger lors des prochaines législatives. Dans le cas où l'ex-parti unique sortirait majoritaire de cette course électorale, Abdelmalek Sellal aura effectivement plus de "légitimité" à conduire le gouvernement jusqu'à 2019. Aussi, dans le cas où le Premier ministre nourrirait des ambitions présidentielles, ce test-électoral – le premier du genre pour lui – lui permettra d'avoir une idée sur ses chances d'être adoubé lorsque le moment de succéder à Abdelaziz Bouteflika viendra. Mais nos sources au FLN pensent que "le risque est un peu gros pour Abdelmalek Sellal". Déjà que la conjoncture actuelle du pays "ne lui permet pas de laisser l'intérim de son poste de Premier ministre", hypothéquer de la sorte son avenir politique "ne serait pas très prudent de sa part". Son rival du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, qui est néanmoins chef de cabinet à la présidence de la République et ancien chef de gouvernement, "excelle dans l'art de l'embuscade". Dans la conjoncture actuelle, "le moindre faux pas politique risque de coûter cher à Abdelmalek Sellal", soulignent nos sources. Pour rappel, le délai au FLN pour le dépôt de candidatures a expiré le 31 janvier, mais une exception a été faite aux ministres qui voudraient soumettre leurs dossiers ultérieurement. Mehdi Mehenni