Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) finalise actuellement un plaidoyer sur l'amélioration du climat des affaires. Le document reprend "les priorités et les préoccupations des chefs d'entreprise afin de développer l'économie productive" a révélé, hier, Samy Boukaïla, un des fondateurs de Care, à l'émission "L'invité de la rédaction", de la Chaîne III. Le rapport, qui pourrait être finalisé le mois de mai prochain, sera remis au Premier ministre. Les promoteurs de ce projet, lancé en 2015, ont sillonné le territoire national pour aller à la rencontre des chefs d'entreprise afin de sonder leurs préoccupations et recueillir leurs propositions. L'objectif étant d'identifier un socle commun de réformes économiques structurelles, porté par un maximum d'acteurs possible. M. Boukaïla, sans aller dans le détail, indique que le document fait ressortir les mêmes problèmes qui ont été déjà décriés par les chefs d'entreprise. "Les associations professionnelles et les organisations patronales ont toujours mis en évidence un certain nombre de priorités en termes de réformes", a-t-il rappelé, citant, entre autres, la problématique du financement de l'économie, la formation professionnelle, la qualité de la ressource humaine, la complexité du système fiscal qui gagnerait à être simplifié et, enfin, la bureaucratie qui freine la dynamique économique "à cause des procédures qui n'ont pas lieu d'être". Cependant, souligne Samy Boukaïla, le document se veut "équilibré", en prenant en charge d'un côté les préoccupations des chefs d'entreprise et, d'un autre, les attentes du gouvernement en termes de développement économique. "L'invité de la rédaction" a évoqué, dans ce cadre, le projet de mise en place d'un observatoire "qui va suivre en continu l'évolution des réformes entreprises par les pouvoirs publics et la contribution des opérateurs économiques dans l'attente du gouvernement". Samy Boukaïla plaide pour un dialogue structuré et récurrent avec les pouvoirs publics, sorte de National Business Agenda, tous les 18 à 24 mois, "de manière à avoir un travail continu de sondage et de proposition" en matière d'amélioration du climat des affaires. M. Boukaïla, qui est également P-DG de BKL Industrie, a évoqué "une trop forte perte de temps" pour diversifier l'économie nationale, dont la relance a été tirée essentiellement par la dépense publique. "Nous n'avons pas été rapides pour diversifier notre économie pendant ces quinze dernières années", a-t-il déploré. "C'est dommageable pour l'économie nationale de continuer à se poser des questions sur un certain nombre de réformes à mettre en place", estimant que "l'entreprise doit être au cœur des préoccupations du gouvernement et de la société algérienne". Interrogé sur le nouveau modèle de croissance, qui serait discuté lors de la prochaine tripartite, M. Boukaïla indique qu'il est "en attente de ce document, notamment en ce qui concerne les priorité en termes de réformes". Pour l'instant, il affirme qu'il n'a pas eu les détails de ce nouveau modèle de croissance. Mais, il souhaite que le plan "fasse ressortir surtout une liste de réformes et un plan d'action précis avec les différentes parties prenantes responsables de la mise en œuvre". M. Boukaïla estime que la mobilisation de tout le monde "autour d'un projet national de croissance et de développement est une priorité". Samy Boukaïla ne partage pas la politique actuelle de réduction des importations. Selon lui, la mise en place de licences d'importation n'est pas une solution. "La mesure de réduction des importations est une solution à court terme et, parfois, contreproductive", pense-t-il, suggérant de se concentrer sur la manière d'augmenter les revenus de la nation, à travers la croissance de son produit intérieur brut et l'investissement et en produisant "des produits de qualité de niveau mondial et exportables". Meziane Rabhi