Deux jours après l'affichage des listes des bénéficiaires des 814 logements sociaux à Bouira, des dizaines de personnes se disant exclues de ces attributions ont enclenché un mouvement de protestation, qui a finalement débouché hier sur l'arrestation d'une vingtaine d'entre elles. Ainsi, au moment où le chef de daïra continuait de recevoir les non-bénéficiaires du quota des 814 logements, des mécontents ont décidé de mettre le feu aux poudres et manifester leur colère dans la rue. Après une première tentative près du siège de la wilaya mais vite contenue par les services de sécurité, les manifestants sont revenus hier en début d'après-midi, à la charge. Issus, pour la majorité d'entre eux des haouchs, les contestataires dénoncent leur exclusion des 814 logements sociaux. Munis d'une banderole géante sur laquelle on pouvait lire "Nous appelons les autorités à plus d'équité dans la distribution des logements sociaux", les manifestants ont brocardé le P/APC qu'ils accusent d'avoir agi au profit de ses proches. "Il a fait bénéficier les membres de sa famille. Il est le seul responsable dans l'exclusion des nécessiteux. En sa qualité de premier magistrat de la commune, il connaît les habitants. On ne blâme pas le chef de daïra, car il ne peut pas connaître la situation de tout le monde", disent-ils, regrettant que "des personnes aisées ont pu bénéficier de logements sociaux", dénoncent-ils. "Nous demandons l'intégration des habitants des haouchs dans le programme social. Nous vivons dans des conditions difficiles", se plaignent-ils. Voulant, vraisemblablement, éviter la propagation du mécontentement, les forces de l'ordre ont donné l'assaut arrêtant une vingtaine de manifestants, dont des passants. L'intervention des services de sécurité a été condamnée par les manifestants qui disent ne demander que leurs droits. Les personnes interpellées seront libérées un peu plus tard, mais le dispositif sécuritaire a été maintenu au centre-ville de Bouira, où un calme précaire régnait. A. DEBBACHE