"Il ne suffit pas de changer la loi sur les hydrocarbures, il faut aussi débureaucratiser le secteur pétrolier", a estimé, hier, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, l'ancien P-DG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar. "50% des problèmes se situent ailleurs que dans le secteur de l'énergie et de Sonatrach", a-t-il affirmé. L'invité de la rédaction de la Chaîne 3 a plaidé, dans le cadre de la révision de la loi sur les hydrocarbures, pour la révision de la fiscalité pétrolière pour attirer les partenaires. M. Attar, également vice-président de l'Association algérienne de l'industrie du gaz, a évoqué la nécessité de revoir le contrat-type appliqué actuellement et qu'il a qualifié d'extrêmement rigide. Les compagnies pétrolières étrangères, explique-t-il, ne savent pas à qui s'adresser. Elles n'obtiennent pas les rendez-vous nécessaires. Les décisions au sein de Sonatrach et au niveau de l'Alnaft sont très lentes. "Il faut changer l'organisation et le mode de travail au sein de ces institutions. Il faut réorganiser le secteur, lui donner plus de liberté", plaide M. Attar. L'ancien P-DG de Sonatrach a affirmé que l'exploration demeure le point faible. "On ne réussit pas à renouveler les réserves que nous avons aujourd'hui et qui sont en train de s'épuiser", a-t-il relevé. "On produit de moins en moins d'hydrocarbures liquides ou gazeux depuis 2007. La production a chuté progressivement", a indiqué M. Attar, ajoutant que la moitié des découvertes réalisées pendant les dix dernières années "ne sont pas rentables ou sont à la limite de la rentabilité". Sonatrach fait plus de découverte, mais de moins en moins de volume. Selon M. Attar, les réserves prouvées de pétrole de l'Algérie sont estimées à 1,5 milliard de tonnes équivalent pétrole. Pour le gaz, les réserves prouvées actuellement tournent autour de 2 500 milliards de mètres cubes. M. Attar a affirmé que le potentiel en gaz de l'Algérie est plus important, surtout si on inclut le gaz de schiste. L'ancien P-DG de Sonatrach soutient qu'au niveau de la région sud-ouest, environ 16 milliards de mètres cubes de gaz pourraient être produits en plus dans les trois années à venir. "C'est une production qui devait arriver en 2014-2015", a-t-il rappelé. M. Attar a relevé que les gisements de pétrole sont vieux. "Hassi-Messaoud produit depuis plus de 50 ans", souligne-t-il. "Ce sont des gisements qui produisent de moins en moins, pour lesquels il faut faire beaucoup d'efforts et d'investissements", a-t-il ajouté. Pour l'ancien P-DG de Sonatrach, l'exploitation du gaz de schiste est un impératif au-delà de 2030. "En prenant les réserves conventionnelles actuelles, la production et l'exportation..., il n'y a pas de sorties autres que le gaz de schiste", a-t-il argué, précisant que Sonatrach seule ne pourra pas exploiter les hydrocarbures non conventionnels. "On ira au gaz de schiste à cause de la consommation et des besoins intérieurs", a-t-il insisté. Meziane Rabhi