Sa culture a connu un net recul ces dernières années en raison des conditions climatiques et de l'arrachage illicite. L'arganier, qui pourrait représenter une source de revenus pour les habitants du sud-ouest du pays et qui joue un rôle irremplaçable dans l'équilibre écologique, voire économique, est menacé d'extinction par les aléas naturels et les actes de prédation. Son aire principale de répartition géographique couvre un territoire relativement important dans le sud-ouest de la wilaya de Tindouf depuis djebel Ouarkziz, jusqu'au Hamada, où cette espèce constitue la deuxième essence forestière après l'acacia. Même si le secteur des forêts de cette région du sud du pays accorde une grande importance à la préservation de cette espèce végétale rare, cela reste insuffisant. En effet, la culture de l'arganier a connu un net recul ces dernières années en raison des conditions climatiques et de l'arrachage illicite. L'arganier régresse en termes de superficie et surtout de densité, son bois est exploité pour en faire du charbon, et puis le pâturage n'a pas aidé l'arbre à se régénérer de façon optimale. Les effets de la déprédation restent visibles sur de grandes étendues à travers les souches et les rejets de souches irréversiblement détruits suite à la persistance de l'action anthropique. L'arganier est un arbre qui peut vivre jusqu'à 150 ans. Il appartient à une famille tropicale (sapotacées), représentée par une espèce ligneuse du genre argania. L'argania spinosa est un arbre forestier en buisson épineux ne dépassant pas 10 m de hauteur, à tronc court, tourmenté et puissant, d'une couronne très dense et ronde. Les symbioses mycorhiziennes ont une action stimulante sur l'amélioration de la multiplication minérale et la croissance de l'arganier juvénile. Ce dernier porte des endomycorhizes à arbuscules, au moment de la transplantation. Ces champignons peuvent éviter le stress hydrique et augmentent la chance de survie des plantules. Le fruit de cet arbre contient une noix dure dans laquelle se trouvent 2 à 3 graines qu'on appelle les amandous. Grâce à son système racinaire profond et puissant, l'arganier assure plusieurs fonctions écologiques, sociales et économiques. Il protège les sols de l'érosion éolienne et hydrique. L'utilisation rationnelle de son bois constitue une énergie de chauffage importante et sa solidité peut servir de bois d'œuvre. Ses fruits et ses feuilles peuvent être utilisés comme pâturage pour les chèvres. La présence de l'arganier à Tindouf, Mostaganem, Mascara et Béchar pourrait pousser les habitants de ces localités à extraire son huile qui est l'une des plus chères au monde. Cette huile comestible très appréciée ressemble à l'huile d'olive, qui peut être extraite de l'amande qui contient 50% de l'huile. Elle a des atouts phytothérapiques qui peuvent constituer une ressource supplémentaire aux populations locales. Dans son milieu naturel, les chèvres et les chameaux mangent les fruits et dispersent les noix dures avec leurs excréments. Ses noix sont alors récoltées et pressées pour obtenir une huile qui peut coûter jusqu'à 10 fois plus cher que l'huile d'olive. Très riche en acides gras essentiels et en vitamine E, l'huile d'argan est réputée pour ses propriétés hydratantes, revitalisantes et antirides. Elle est aussi idéale pour lutter contre le dessèchement de la peau. Elle adoucit l'épiderme et prévient le vieillissement cutané dû aux conditions climatiques extrêmes (soleil, vent, froid). Elle est également parfaite pour régénérer et nourrir les cheveux secs et fortifier les ongles. Par ailleurs, la population berbère offrait l'huile d'argan accompagnée de miel en signe d'hospitalité aux invités. Pour terminer, il est impératif de prendre des mesures urgentes pour la préservation et la valorisation de cet arbre. R. R.