Les colonels Amirouche et Si El-Haouès sont de cette qualité d'hommes qui "sont nés, qui ont vécu et qui sont morts pour que l'Algérie vive libre et indépendante". Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a affirmé, hier mercredi, dans un vibrant hommage qu'il a rendu aux colonels Amirouche et à Si El-Haouès que les deux "se sont sacrifiés pour la liberté de l'Algérie" et maintenant, "nous devons transmettre leur message et celui de tous les chouhada aux nouvelles générations". S'exprimant à Djebel Thameur, au sud de M'sila, à l'occasion de la commémoration du 59e anniversaire de leur mort au combat, le ministre a souligné que les colonels Amirouche et Si El-Haouès sont de cette qualité d'hommes qui "sont nés, qui ont vécu et qui sont morts pour que l'Algérie vive libre et indépendante". En effet, comme toujours, Djebel Thameur vit au rythme des battements de cœur des colonels Amirouche et Si El-Haouès. Ils étaient très nombreux, hier, de toutes les catégories d'âge à avoir fait le déplacement à Djebel Thameur, afin de prendre part à la commémoration du 59e anniversaire de la mort du colonel Amirouche, tombé au champ d'honneur, en compagnie d'un autre héros de la lutte de Libération nationale, le colonel Si El-Haouès, le 29 mars 1959. C'est devant eux que le ministre des Moudjahidine a appelé à transmettre fidèlement aux nouvelles générations le message des martyrs de novembre pour la préservation de la mémoire collective. "Ces dates historiques sont un exemple vivant pour ceux qui doutent de l'ampleur des sacrifices accomplis par des révolutionnaires dont certains nous ont quittés, pendant que d'autres continuent le combat pour l'unité de la nation et la préservation de ses acquis", a-t-il soutenu. "Les Algériens ont le droit de savoir les sacrifices consentis par nos valeureux martyrs et moudjahidine durant la Révolution", a indiqué Tayeb Zitouni, lors d'une vibrante allocution faite sur les lieux, avant d'ajouter qu'ils doivent également être informés du message transmis par les chouhada à propos de la sauvegarde de l'unité nationale. "Les valeurs du colonel Amirouche, de Si El-Haoues et celles des moudjahidine de Novembre doivent être transmises aux jeunes pour s'en inspirer dans leur lutte pour la préservation de l'unité nationale", a-t-il insisté en rappelant que la mémoire de ces valeureux hommes continue encore de sceller l'union de tous les Algériens et d'imposer son rythme à l'histoire de l'Algérie. Le ministre a, en outre, mis l'accent sur les acquis après l'Indépendance et le rôle des mou-djahidine. "Si les chouhada et les moudjahidine ont le mérite d'avoir recouvré la souveraineté nationale, les générations futures sont, quant à elles, appelées à préserver la stabilité et la cohésion dont jouit le pays", a-t-il rappelé. Il est important que les jeunes d'aujourd'hui "saisissent toute l'ampleur et l'immensité des sacrifices consentis par les Algériens d'hier" et qu'ils soient "fiers de leur passé", a-t-il ajouté. Cette journée a été, aussi, une occasion pour les moudjahidine des Wilayas III et VI historiques de relater des témoignages sur le parcours des deux héros et leurs hauts faits d'armes durant la Révolution armée. Les intervenants reviendront sur l'itinéraire des deux colonels Amirouche et Si El-Haouès depuis leurs premières années de militants politiques et leur prise de conscience de la nécessité de la lutte armée pour l'indépendance. Amirouche est né un 31 octobre à Tassaft Ouguemoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Juqu'au jour où il tomba au champ d'honneur, Amirouche constituait la hantise de l'armée coloniale, qui le surnommait le "Loup de l'Akfadou", tellement il avait le flair de la guerre et était insaisissable. Malgré son jeune âge, Amirouche a été choisi naturellement pour être le chef de la Wilaya III historique. Pour parvenir à mettre la main sur Amirouche, l'armée ennemie avait dû mobiliser pas moins de 11 000 soldats ainsi que huit généraux et près d'une trentaine de colonels. Si El-Haouès, un autre meneur d'hommes et fils de l'Algérie. "Son habilité tactique, ses capacités de commandement et son intelligence, Si El-Haouès, commandant de la Wilaya VI historique, restent des leçons pour tous les patriotes et une fierté de l'Algérie", dira l'un des intervenants. Chabane BOUARISSA