La gestion des œuvres sociales, qui gèrent des milliards de dinars, divise les syndicats. Les œuvres sociales du secteur de l'éducation nationale sont l'un des chantiers ouverts par Mme Nouria Benghabrit à travers la commission d'amendement de la décision n°12/01 du 19 février 2012, dont les travaux ont connu une polémique engageant certains syndicats, à l'instar du Syndicat autonome des travailleurs de l'enseignement et de la formation (Satef) et du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela), qui refusent d'y siéger, contestant qu'une enveloppe de 1 000 milliards de dinars soit gérée d'une manière centralisée et soit mise sous le coude des mêmes syndicats qui n'ont jamais eu à présenter de bilan. Ayant été destinataire d'une invitation pour participer aux travaux de cette commission qui définit les formules de gestion des œuvres sociales, le secrétaire général du Satef s'est retiré de ces travaux. Contacté par nos soins, il a expliqué que son syndicat a toujours refusé de rejoindre cette commission car ses 9 membres "refusent d'aller vers une gestion décentralisée". De plus, dit-il, "ils n'arrivent pas à s'entendre sur certains articles, comme par exemple les articles 9 et 37 qui portent sur la composante de ces commissions nationales et de wilaya". Une absence de consensus qui est due, selon lui, au fait, qu'"il y a à boire et à manger", en évaluant le montant des œuvres sociales de ce secteur à pas moins de 1 000 milliards de dinars annuellement, soit 4 000 milliards de dinars, de 2010 à 2012. "Nous, au Satef, avons refusé et refusons toujours de prendre part aux travaux de cette commission, dès lors que la loi est bafouée", a-t-il indiqué, en expliquant que la commission nationale qui discute la décision 12/01 n'a aucune base juridique, en vertu du décret présidentiel 303/82 de 1982. Selon lui, "la gestion des œuvres sociales dans tous les secteurs de la Fonction publique est décentralisée, sauf dans le secteur de l'éducation où elle reste centralisée". Ce qui veut dire qu'"on ne respecte pas la loi du pays au ministère de l'Education", assène Boualem Amoura. En outre, la commission actuelle, dominée par le syndicat de l'Unpef qui a été installée en 2015, et dont le mandat de trois ans prend fin en mai prochain, n'a présenté aucun bilan, ni moral ni financier, alors que normalement, elle devrait le faire chaque année. "Déjà en 2015, cette commission, qui était déjà sous la coupe du Cnapeste, n'avait présenté son bilan qu'à la dernière minute, sous la pression de la ministre de l'Education", ajoute-t-il. Et ce, avant de s'interroger sur l'absence de passation de consignes dans la gestion des œuvres sociales. Et d'accuser : "Des milliards sont pillés et vont vers des parties étrangères au secteur, avec le consentement de certains syndicats." Pour sa part, le SG du CLA, Idir Achour, a indiqué n'avoir jamais fait partie de cette commission, ajoutant que "dès le départ, nous l'avons rejetée, car nous demandons un référendum sur les formules de gestion. Soit une gestion centralisée telle qu'elle est maintenant, soit une gestion décentralisée au niveau des établissements scolaires. Et ce n'est pas aux syndicats d'en décider, mais aux travailleurs dont les avis sont différents sur cette question, la décision devant revenir à la majorité. Nous voulons que cela soit géré d'une façon transparente", conclut-il. A. R. [email protected]