à Béjaïa, ça chauffe un peu partout et la canicule estivale n'en est pas l'unique cause. Pour la seule journée d'hier, nous avons enregistré trois mouvements sociaux dont deux commencés la veille. Et la fermeture de routes est toujours au programme. C'est ainsi que des habitants du village agricole relevant de la commune d'Ilmaten-Fenaïa ont fermé, hier encore, la RN26 reliant Béjaïa à Bouira, via la vallée de la Soummam, au niveau de deux points, à hauteur du complexe Enaditex de Remila et à l'intersection menant vers la commune de Timezrit. Les manifestants réclament l'amélioration du cadre de vie dans leur village et la prise en charge des VRD ainsi que le bitumage du chemin menant vers leur village. L'édile local, Farid Bali, que nous avons tenté de joindre hier, avait indiqué la veille que sa commune, qui vit de subventions d'équilibre, n'a pas les moyens de satisfaire les doléances de ses 3 000 habitants. "Il me faut deux milliards de centimes uniquement pour la prise en charge du bitumage du chemin menant vers ce village", a-t-il signalé (voir l'édition du 9 juillet 2018). Cela pour dire que la balle est dans le camp des autorités de wilaya. Dans la commune d'Amizour, les habitants du village Tadart Tamokrant sont revenus, eux aussi, à la charge après avoir procédé à la fermeture du chemin de wilaya (CW n°185) afin de réclamer des autorités locales l'achèvement des travaux sur cet axe routier. Le maire de la commune d'Amizour, qui, avec son vice-président, s'est rendu sur les lieux, a réussi à les rassurer en les informant que les travaux reprendont dès que l'entreprise engagée dans le cadre du projet d'AEP, aura terminé cette tâche d'autant qu'il ne reste, selon l'édile local, qu'un petit tronçon pour rejoindre le château d'eau. Dans la commune de Boukhelifa sur la côte Est, certains habitants des villages environnants, assistés des estivants, ont procédé à la fermeture de la RN9. Ils étaient en colère après la noyade d'une jeune femme de 18 ans, originaire de la localité, ont indiqué plusieurs sources. Les manifestants avaient dénoncé l'arrivée, jugée tardive, des éléments de la Protection civile, en poste un peu plus loin. Joint par téléphone, le commandant Soufi, chargé de la communication, a tenu à préciser que la noyade a eu lieu dans une zone non surveillée. Le dispositif de la Protection civile est établi sur la base de l'arrêté du wali en fonction des zones à surveiller. Il précise, par ailleurs, que la mer était particulièrement agitée et que le fanion était rouge. Il a expliqué que les éléments de la Protection civile ne lésinent pas sur les moyens. Il a tenu à rappeler qu'il y a une année, un des leurs avait succombé après avoir fourni des efforts pour sauver un garçon de 14 ans. Cela pour taire les polémiques, a-t-il expliqué, qui commencent à enfler notamment sur les réseaux sociaux. Au chef-lieu de wilaya, enfin, les habitants de Dar Nacer, cité péri-urbaine de la ville de Béjaïa, ont, quant à eux, procédé à la fermeture du siège de l'APC. Ils exigent l'achèvement des travaux d'aménagement de leur cité. Les protestataires ont expliqué que depuis des années, ils demandent la réfection des réseaux d'AEP, d'assainissement et le bitumage de la route principale qui va de Sidi Ahmed à Ighil el-Bordj où elle rejoint la RN24, ainsi que le bitumage des rues secondaires de la cité. Théoriquement, les revendications sont prises en charge par l'APC puisque des entreprises avaient été retenues pour la réalisation des aménagements requis. Mais d'après les manifestants, la situation n'a fait qu'empirer. Nous avons constaté que la route de Dar Nacer est rendue impraticable par ces travaux interminables. L'on assure toutefois que l'entreprise, retenue pour les travaux de bitumage, n'attend plus que l'achèvement des tranchées pour faire entrer ses engins en action. M. Ouyougoute