Les chiffres de la production de l'Opep et ceux des pays non-Opep seront examinés lors de la réunion prévue en Algérie. Le comité ministériel Opep-non Opep, chargé de surveiller le respect de l'accord de réduction de l'offre pétrolière, devrait examiner les niveaux actuels de la production, lors d'une réunion prévue le 23 septembre prochain à Alger, selon le ministre koweïtien du Pétrole, Bakhit al-Rashidi. Ce dernier, repris par Reuters, a annoncé, en revanche, la mise sur pied, dès 2019, d'une nouvelle structure de suivi de la production. Le ministre koweïtien n'a pas précisé s'il s'agirait d'un mécanisme de substitution à l'actuel comité ministériel chargé de surveiller le respect de l'accord de réduction de la production. Il est probable que ce comité soit supplanté, à l'avenir, par une autre structure après la révision, en juin dernier, des accords de réduction de l'offre pétrolière conclus, en décembre 2016, par l'Opep et une dizaine de producteurs non-Opep. Les réunions de juin dernier, qui avaient regroupé les membres de l'Opep et leurs alliés non-Opep, se sont soldées par une hausse de la production d'environ 1 million de barils/jour. Lesdites réunions ont abandonné par-dessus tout le principe des quotas fixés à chacun des pays engagés dans l'action de stabilisation du marché, laissant aux grands producteurs le privilège de pomper davantage dans le cas où des déficits seraient constatés chez d'autres producteurs. "Les chiffres de la production de l'Opep et ceux des pays non-Opep seront examinés lors de la réunion prévue en Algérie. Un accord sur un mécanisme de suivi de la production sera conclu l'année prochaine", a déclaré Bakhit al-Rashidi, dont les propos ont été répercutés, jeudi, par l'agence Reuters. Il s'était contenté de rajouter une maigre déclaration selon laquelle les marchés pétroliers devraient "rester stables" jusqu'à la fin de l'année en cours. La réunion d'Alger s'annonce en tout cas tendue, tant il est vrai que les divergences opposant les grands producteurs de l'Opep ne sont plus discrètes. L'Iran a annoncé récemment la participation de son ministre du Pétrole, Bijan Zanganeh, à la réunion du comité ministériel de l'Opep-non Opep chargé de surveiller le respect de l'accord de réduction de la production. L'Iran, qui n'est pas membre dudit comité, disait vouloir défendre ses parts de marché, alors que les sanctions américaines contre son secteur pétrolier entreront en vigueur dès le 5 novembre prochain. Le comité chargé de surveiller la production des producteurs est présidé par l'Arabie saoudite et comprend des membres de l'Opep, à savoir l'Algérie, le Koweït, les Emirats arabes unis et le Venezuela, ainsi que des membres non-Opep qui sont Oman et la Russie. L'Arabie saoudite avait déclaré que l'accord de juin dernier, qui révisait celui de décembre 2016, permettait aux grands producteurs de compenser les pertes que pourraient subir d'autres membres. L'Iran avait aussitôt interprété l'accord comme étant une embuscade tendue par l'Arabie saoudite, l'accusant de vouloir mettre à profit un engagement peu compréhensible pour récupérer les parts de marché d'autres membres. La production de l'Iran, troisième plus grand producteur de l'Opep, pourrait reculer d'entre 2,5 et un million de barils par jour sous l'effet du rétablissement des sanctions américaines contre son secteur pétrolier. Des producteurs à l'image de l'Arabie saoudite et de la Russie vont assurément en profiter, étant donné qu'ils sont les seuls pays à pouvoir compenser de telles pertes. Ali Titouche