Les protestations contre le cinquième mandat du candidat Abdelaziz Bouteflika peuvent émaner de manipulations, ont averti, hier, les deux députés du RCD, Atmane Mazouz et Mohand-Arezki Hamdous, lors d'un débat à Bechloul, à l'est de Bouira. Selon eux, les mouvements de grogne sont suspects, puisque ceux qui y appellent sont anonymes. "Ces gens-là peuvent bien sortir des casernes et se prétendre de simples citoyens", a indiqué M. Mazouz. Pour ce dernier, ces manifestations sporadiques et déstructurées "ne peuvent pas tenir longtemps (…) Il y a des personnes parmi les manifestants qui ne sont là que pour voler et piller. C'est pour cela qu'au RCD, nous disons qu'il faudra faire très attention à ces manifestations de rue", a-t-il prévenu. Néanmoins, le député de Béjaïa nuancera ses propos et conditionnera le soutien de son parti aux protestataires, par le fait que ces derniers soient structurés et identifiés. "Il est évident que notre formation politique soutiendra le peuple s'il se décide de se révolter contre le système. Cependant, il faudrait au préalable qu'on sache qui guide ce mouvement, qui sont ses initiateurs et quelles sont leurs intentions (…) L'Algérie, en général, et la Kabylie, en particulier, ont souvent été le théâtre de manipulations et de guerres des clans", a-t-il tenu à préciser. D'ailleurs, et signe de la prudence de ces deux membres du bureau national du RCD vis-à-vis de ces manifestions, ils ont attiré l'attention de l'assistance sur les événements survenus, hier, à Kherrata, dans la wilaya de Béjaïa. "Et comme par hasard, ça commence en Kabylie, car les Kabyles sont connus pour s'enflammer au quart de tour", soulignera M. Mazouz.