L'usage de la force par la police lors des dernières manifestations contre le 5e mandat de Bouteflika a suscité la désapprobation de nombreuses ONG internationales. Human Rights Watch (HRW) a rendu public hier un communiqué pour dénoncer le recours à "une force excessive" de la police pour disperser les marches et les arrestations "arbitraires" dans les rangs des manifestants. "Lors des grandes manifestations du 1er mars 2019, les forces de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser la foule qui s'approchait du bureau du Président." "Les Algériens devraient être autorisés à exprimer leur point de vue sur un 5e mandat au poste de Président sans crainte d'être agressés et arrêtés", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Et d'ajouter : "Il est essentiel que la police algérienne respecte scrupuleusement les droits des manifestants pacifiques." Pour la responsable de HRW, "les autorités algériennes doivent gérer les manifestations de masse de manière modérée et éviter de recourir à une force inutile et de procéder à des arrestations arbitraires". Avant HRW, Amnesty International s'était déjà exprimée, jeudi 28 février, sur ce sujet en assurant que "les forces de sécurité algériennes doivent s'abstenir de recourir à une force excessive ou inutile pour disperser des manifestants pacifiques qui protestent contre l'intention du président Abdelaziz Bouteflika de briguer un 5e mandat". "Tandis que la tension monte en même temps que la contestation, Amnesty International demande aux autorités algériennes de faire preuve de retenue, de respecter les droits des manifestants et de ne pas faire usage d'une force excessive ou inutile pour réprimer des manifestations pacifiques", a insisté Magdalena Mughrabi, directrice adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Et d'ajouter : "S'en prendre à des manifestants en usant d'arrestations arbitraires ou de poursuites représenterait une violation flagrante du droit à la liberté d'expression et de réunion. Les autorités algériennes doivent veiller à ce que leurs actions ne soient pas contraires à la Constitution de leur propre pays ou à leurs obligations au regard du droit international." Pour sa part, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé la répression du rassemblement organisé par les journalistes algériens, jeudi dernier à la place de La Liberté de la presse à Alger. "Reporters sans frontières condamne fermement l'intervention brutale des forces de l'ordre algériennes lors de la manifestation des journalistes réclamant leur droit de couvrir librement l'actualité politique de leur pays", s'est élevé RSF. "Réprimer des journalistes qui ne font que réclamer leur droit de couvrir l'actualité politique de leur pays est inacceptable", a déclaré Souhaieb Khayati directeur du bureau Afrique du Nord de RSF. A. C.