La désignation d'Abdelkader Bensalah comme chef d'Etat par intérim a été vigoureusement dénoncée, hier, à Bouira, où des centaines d'étudiants de l'université Akli-Mohand-Oulhadj ont battu le pavé pour s'insurger contre ce qu'ils ont qualifié de trahison des députés et des sénateurs à l'encontre des revendications du peuple. Ils étaient plus de 2 000 étudiants à marcher dans un cadre des plus pacifiques pour exprimer leur ras-le bol du système et réclamer le départ "immédiat et sans condition" de ceux qui l'incarnent. "Ce qui a été fait aujourd'hui (hier, ndlr) est une trahison envers notre révolution et nos revendications. Honte à ces députés qui ont vendu leur âme pour sauvegarder le système", ont-ils unanimement dénoncé. Certains étudiants se déclarent déçus par l'attitude du chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général Gaïd Salah : "On croyait réellement que l'ANP et son premier responsable étaient avec le peuple, mais avec la désignation de Bensalah, on a reçu un véritable coup de poignard dans le dos." Ce n'est que vers midi que la foule s'est dispersée dans le calme, avant de se donner rendez-vous, aujourd'hui, pour une énième démonstration de force. Par ailleurs, une centaine d'enseignants issus des trois paliers et adhérents au Cnapeste local ont protesté, hier, à Bouira, pour dénoncer le "putsch" du système intenté contre la volonté du peuple et exiger le départ de tous ceux qui l'incarnent. RAMDANE BOURAHLA