Salah Bekka est connu pour son professionnalisme et sa rigueur dans tout ce qu'il entreprend. À son actif, 17 ans d'expérience et l'organisation de centaines de galas artistiques comme ceux de Khaled, Mami, Aït Menguellet ou encore le concert de clôture à Bercy, pour “l'Année de l'Algérie en France”. Afin d'en savoir plus sur cet homme dont le nom est sur toutes les langues, nous nous sommes rendus au siège de sa société, Capri-Live, située au village touristique Capritour. Liberté : Monsieur Bekka, cela fait quatre ans que vous organisez des soirées musicales à Capritour. Y a-t-il du nouveau pour cette année ? Salah Bekka : La nouveauté réside surtout dans la prestation artistique. L'année dernière, nous nous sommes focalisés un peu plus sur le raï. Or, cette année, c'est beaucoup plus sur les artistes étrangers que s'est porté notre choix. Ces derniers sont des artistes français connus dans le monde entier. Nous avons reçu le groupe Star Academy, Leslie, DJ Abdel & McFlex, et nous attendons d'autres, tels que Willy Denzey, Rhoff… Quant aux chanteurs nationaux, nous proposons à notre public les artistes les plus en vogue tels que Cheba Kheïra, Houari Dauphin, Fella Ababsa, Zahouania, Taouès, Cheb Djelloul, Cheb Toufik, Cheb Bilal, Hamidou, Khalass, Cheb Abdou, Hassiba Amrouche, Massa Bouchafa et bien d'autres. La prestation de grands chanteurs demande-t-elle des efforts en plus et comment s'établit le choix des artistes ? Toute organisation de ce type entraîne plus ou moins certaines difficultés. Difficultés que nous anticipons et résolvons au mieux. Nous essayons de respecter l'avis du public, mais il faut savoir que nous sommes tenus par une programmation où les plateaux se composent au minimum de deux artistes, donc deux styles différents. Prenons l'exemple de Leslie, avec Houari Dauphin, ou celui de Rhoff qui s'est produit avec Cheb Djelloul le 15 août. Cela démontre notre volonté de varier les styles en fonction de la diversité de notre public. Comment gérez-vous la question financière liée à la venue des artistes étrangers ? C'est très simple, en tant qu'organisme privé, nous ne pouvons absolument pas avec un théâtre comprenant 1 500 places, ce qui est notre cas, faire venir des artistes étrangers sans recourir au sponsoring. Notre sponsor exclusif est la laiterie Soummam, sans lequel nous n'aurions en aucun cas pu recevoir ces artistes. De plus, je souhaite remercier pour leur partenariat l'hôtel Royal et la résidence Chréa. Votre société est aussi réputée pour le climat de sécurité qui est offert aux familles, n'est-ce pas ? Deux sociétés veillent au confort des estivants, notamment celle de Capritour ainsi que la notre. L'infrastructure de ce site merveilleux ainsi que celle du théâtre romain nous permettent de travailler avec un certain confort et une certaine discrétion pour le plaisir de tous. Revenons aux stars. Comment arrivez-vous à les convaincre de venir en Algérie ? Honnêtement, les stars ont le désir de se produire chez nous afin de rencontrer un public qu'ils ne connaissent que trop peu. Cependant, il doit s'établir une relation de confiance entre les artistes et l'organisateur afin que ne subsiste aucune réticence vis-à-vis de l'actualité. Contrairement à d'autres pays où c'est d'abord la question financière qui est abordée. Quels sont les artistes qui vous ont le plus marqué ? Je ne citerai que quelques-uns, la voix et la vraie gentillesse de Khaled, la discrétion de Mami, le charisme de Monsieur Aït Menguellet, le professionnalisme de Houari Dauphin, l'énergie de Khalass, la communion de Toufik avec le public, la noblesse de Dj Abdel et le style universel de Boualem Berr. Néanmoins, d'autres artistes m'ont aussi étonné par leur manière de mener leur carrière. À titre d'exemple, plusieurs artistes, après signature de contrats, font l'impasse sur une scène de plus de 1 500 personnes dont le plein est assuré, pour se produire dans un mariage, mais là c'est errechka qui a droit de cité. Y a-t-il une différence dans l'organisation d'un concert en France et l'Algérie ? La différence réside essentiellement dans les objectifs assignés. En France, le but lucratif est le premier rapport visé, le but de l'organisation étant le guichet fermé. Alors qu'en Algérie, nous recherchons d'abord la convivialité du spectacle. C'est donc cette convivialité qui vous encourage à organiser des galas en Algérie… Pas vraiment. Ce qui me pousse à continuer n'a rien à voir avec la convivialité, ni avec le spectacle en général. Si ce n'était que cela, je me serais arrêté depuis longtemps. Mon unique motivation, je le dis sans équivoque, c'est l'émotion que me procure notre drapeau. K. O.