La présentation devant la justice des activistes du hirak interpellés s'est poursuivie hier à travers plusieurs tribunaux du pays. Le tribunal correctionnel d'El-Harrach a statué dimanche dans l'affaire des six manifestants arrêtés jeudi lors de la marche de protestation contre le scrutin présidentiel. Après comparution devant le juge d'instruction, le manifestant Raouf Boulehlib, originaire de Constantine, a été placé sous mandat de dépôt. Les cinq autres manifestants, originaires de Jijel, de Batna et d'Alger, ont tous été relâchés, mais placés sous contrôle judiciaire. Hier, le tribunal de première instance de Sétif a entendu Abdelkrim Ikhenak, enseignant à la retraite, qui a répondu au chef d'inculpation de "publication sur les réseaux sociaux de posts qui portent atteinte à l'intérêt national". À l'issue de l'audience, le procureur de la République près le tribunal de Sétif a décidé de le mettre en liberté provisoire en attendant sa comparution en citation directe. "Ce retraité de l'éducation nationale, qui enseigne dans le cycle moyen, a été placé sous contrôle judiciaire pour avoir publié des écrits sur Facebook Lesquels écrits seraient en porte-à-faux avec les intérêts suprêmes du pays. Abdelkrim Akhenak, la soixantaine à peine entamée, a été relâché après avoir été entendu par le procureur. Il sera jugé en citation directe dans une audience dont la date n'a pas été encore communiquée par le tribunal", expliquera Me Mounir Gherbi, membre du collectif de la défense. Par ailleurs, le tribunal correctionnel de Batna a statué avant-hier sur le dossier du hirakiste Rachid Belkheiri, porte-parole du mouvement culturel amazigh des Aurès, qui est poursuivi pour "atteinte à la sûreté de l'Etat et ce, pour avoir porté l'emblème amazigh", confirmera Me Fetta Sadat. Le prévenu a été mis en liberté provisoire en attendant d'être jugé pour le même chef d'inculpation. L'affaire de l'universitaire de Mostaganem Fatma-Zohra Ben Meghrouzi a été également jugée dimanche par le tribunal de la ville. La prévenue en question a été condamnée, après avoir comparu en citation directe devant le juge, à deux mois de prison avec sursis. Cette enseignante du supérieur est poursuivie pour "incitation à attroupement", a précisé Me Fetta Sadat, qui expliquera que l'affaire de Fatma-Zohra Ben Meghrouzi est inédite. "Cette enseignante, qui était partie jeudi dernier s'inquiéter du sort d'une amie qui était placée en garde à vue au commissariat, s'est retrouvée à répondre d'une inculpation. Un PV lui a été établi avant d'être relâchée", conclura l'avocate.