Comme ils l'ont fait inlassablement depuis le 22 février 2019, les Annabis ont marché pacifiquement, hier, depuis l'esplanade du théâtre régional Azzedine-Medjoubi, lieu d'où sont parties toutes les manifestations du hirak. Timide au début de l'après-midi, la mobilisation est allée en grossissant, pour atteindre, vers 14h15, une dizaine de milliers de personnes. Brandissant des banderoles et l'emblème national, les centaines d'habitants, venus par vagues successives des quatre coins de la ville, ont ainsi donné la preuve qu'ils sont déterminés à poursuivre jusqu'au bout leur lutte pour une autre Algérie. Avant même que la procession ne s'ébranle, les manifestants ont scandé "Yalkhaouana echaâb ygoulkoum dégage !" et "Dawla madania, machi âaskaria". Ainsi, jeunes et moins jeunes de toutes les conditions sociales ont défilé dans les artères principales de la ville aux cris de "Dégagez" et de "Salimou essoulta lechaab". Deux slogans qui ont empli comme une clameur les bâtiments du Cours de la Révolution avant de laisser place à d'autres mots d'ordre. Alternant les mots d'ordre hostiles aux membres de la îssaba, avec les sujets d'actualité, les manifestants ont exprimé leur rejet du projet d'exploitation du gaz de schiste. Cela en ne perdant pas de vue les revendications du hirak, à savoir l'arrêt des actes d'intimidation et les arrestations qui visent les activistes du mouvement populaire depuis des mois. La foule bigarrée a battu le pavé jusqu'à 17h environ en scandant "Les Algériens khawa khawa ouechaâb touahed ya el-khawana", sous les regards des policiers postés discrètement tout au long de l'itinéraire emprunté par les manifestants.