Les deux villes de Kherrata et Aokas, à l'est de Béjaïa, ont été, hier, le théâtre de deux marches initiées par des collectifs associatifs locaux. Les participants à ces deux manifestations de rue ont mis en avant les mêmes revendications que celles portées par les "hirakistes" lors des marches hebdomadaires organisées chaque vendredi, à travers plusieurs villes du pays. À savoir : "Le départ définitif du système", "La libération de l'ensemble des détenus politiques et d'opinion", "La cessation de poursuites judiciaires et d'arrestations de manifestants pacifistes", "La mise en place d'un processus transitionnel constituant", "L'instauration d'un véritable Etat civil, démocratique et social" et enfin "Non à l'exploitation du gaz de schiste". Si la ville de Kherrata, d'où est partie l'étincelle de la révolution du sourire, est fidèle à son rendez-vous hebdomadaire, la station balnéaire d'Aokas a, quant à elle, renoué, hier, avec la mobilisation citoyenne après une courte trêve. Dans cette dernière localité, le coup d'envoi de la manifestation a été donné vers 10h30, à partir de la symbolique placette Katia-Bengana jouxtant l'agence postale. Les Kherratis se sont donné rendez-vous à leur point de départ habituel, situé à l'aire de stationnement des bus assurant les dessertes interurbaines. Munis du drapeau national et de l'emblème amazigh, les marcheurs des deux chefs-lieux de daïra ont arboré des portraits de détenus du mouvement populaire, notamment ceux des militants Karim Tabbou, Abdelouahab Fersaoui, Fodil Boumala et Samir Belarbi. En plus des slogans habituels du hirak, tels que "Système dégage", "Pouvoir assassin", "Pour un Etat civil et non militaire"…, les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Non au gaz de schiste". Notons enfin que les deux marches ont été ponctuées de deux rassemblements, où des animateurs locaux du mouvement populaire ont pris la parole pour appeler la population locale à rester mobilisée jusqu'à l'aboutissement du processus révolutionnaire en cours. Par ailleurs, la ville de Kherrata s'apprête à accueillir un autre événement. Il s'agit d'une marche nationale qui aura lieu le 16 février prochain, une date symbolique qui coïncide avec le premier anniversaire du soulèvement populaire contre le 5e mandat. Cette manifestation sera marquée par l'inauguration d'un mémorial érigé devant le stade communal de Kherrata, point de départ de la marche historique du 16 février 2019.