Trois activistes, tous originaires de la ville de Sétif, à savoir Mourad Hachemi, Raouf Moussaoui et Islam Tabbouche, âgés respectivement de 49 , 34 et 30 ans, arrêtés dimanche par les éléments de la police et présentés hier matin devant le procureur de la République près le tribunal de Sétif, ont été relâchés et placés sous contrôle judiciaire hier après-midi. Une décision qualifiée de satisfaisante par Me Mounir Gherbi, un des avocats qui se sont constitués pour défendre les trois activistes. En effet, le procureur de la République qui a auditionné les mis en cause, poursuivis pour avoir publié sur les réseaux sociaux des tracts susceptibles de porter atteinte à l'intérêt national et pour outrage à corps constitués dans le cadre de la cybercriminalité, a déféré le dossier des mis en cause devant le juge d'instruction. Rappelons que les trois jeunes hirakistes ont été interpellés par des agents de police vendredi lors de la manifestation, puis relâchés le même jour après la grande pression exercée par les manifestants devant le siège de la direction de la Sûreté nationale de la wilaya de Sétif, avant d'être de nouveau interpellés dimanche. "Nos amis et frères du hirak ont été une deuxième fois interpellés. Ils ont été surpris par la police et conduits dimanche à la direction de la sûreté pour comparaître aujourd'hui devant le procureur de la République. Nous sommes là pour demander leur libération afin qu'ils puissent rejoindre leurs familles", nous dira une manifestante. À l'extérieur du tribunal de Sétif, sis à la cité Ammar-Deggou (ex-Andérioli), plus de cent personnes se sont rassemblées dès la matinée pour demander la libération des activistes en scandant plusieurs slogans dont "Libérez nos frères de vos prisons", "Libérez les détenus, ils n'ont pas vendu de la cocaïne !", "Où est la justice ? Où est la loi ?". "C'est comme si on était à l'ère de Bouteflika, rien n'a changé. Le feuilleton tesrika (vol) continue", "Ils bouffent l'argent du pétrole et le pauvre citoyen court derrière un sachet de lait". D'autres slogans ont retenti dans le ciel de Sétif près du tribunal de Sétif : "Pour un Etat civil et non militaire".