Les protestataires ont particulièrement insisté en cette 54e journée de mobilisation sur "Dawla madania machi âaskaria" (Etat civil et non militaire). Une forte mobilisation a caractérisé la marche hebdomadaire, organisée hier à Béjaïa, de la communauté universitaire et de la société civile. En effet, ce sont plusieurs centaines de manifestants qui ont pris part au 54e acte, qui témoigne de l'engagement de plusieurs franges de la société, composées particulièrement d'étudiants, d'enseignants et d'ATS, mais aussi des adhérents du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) et des acteurs de la société civile, dont ceux du Pacte pour l'alternative démocratique (PAD), ainsi que des citoyens lambda. Vers 10h30, les premiers manifestants ont commencé à se regrouper sur l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche. Leurs rangs grossissaient au fil des minutes. Et c'est vers 11h15 que le carré de la communauté universitaire, qui a démarré sa marche depuis le campus de Targa Ouzemour, arrive à Aamriou. Il sera rejoint par les différents carrés composant la société civile pour n'en former qu'un, bien que des groupes soient aisément identifiables pour permettre aux autres manifestants, stationnés sur cet itinéraire, long de quelque trois kilomètres, de rejoindre la marche. Les protestataires, qui ont affiché leur détermination à aller jusqu'au bout de leurs revendications légitimes, ont particulièrement insisté en cette 54e journée de mobilisation sur "Dawla madania machi âaskaria" (Etat civil et non militaire). Les manifestants ont appelé de toutes leurs forces : "Dawla el-qanoun" (Nous voulons instaurer un Etat de droit) et "Djazaïr houra dimokratia" (Algérie libre et démocratique). Les manifestants, qui espèrent voir s'instaurer un Etat de droit où régnerait la justice et cesserait la "justice du téléphone" et où les médias seraient plus libres, ont scandé : "Sahafa houra, adala moustaqila. Dawla madania machi âaskaria" (Une presse libre, une justice indépendante. Etat civil non militaire). Les centaines de manifestants ont, par ailleurs, appelé à la libération des détenus politiques et d'opinion. Certains ont brandi les portraits de Karim Tabbou, le coordinateur de l'Union démocratique et sociale (UDS, parti non agréé), et d'Abdelouahab Fersaoui, le président du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), deux militants engagés dans le hirak et qui sont toujours en détention provisoire.