Malgré le risque que représente l'épidémie de coronavirus, les Bordjiens ne sont pas près d'abandonner leur révolution et comptent aller au bout de leurs revendications, surtout après les propos du ministre de l'Intérieur contre les manifestants. Juste après la prière, les Bordjiens se sont rassemblés en grand nombre, comme pour défier le coronavirus et le pouvoir. "Le corona ne tuera pas le hirak !", "Vous êtes le corona et nous sommes le hirak !", scandait la foule que rien ne semblait empêcher d'aller pacifiquement vers la libération de l'Algérie des résidus du gang. "Les vrais virus qui rongent l'Algérie sont l'injustice, les chaînes TV à la solde du pouvoir, la corruption, l'ingérence des pays du Golfe, les lèche-bottes ...", dira un activiste. Les tenants du pouvoir qui pensaient que cette pandémie dissuaderait les Algériens de sortir ont sous-estimé le peuple. Certains marcheurs portent des masques protecteurs contre le coronavirus. "Je me protège et je marche !", lance un manifestant. D'autres prennent le sujet avec dérision et en profitent pour accabler le pouvoir, à l'image de cette pancarte brandie par une femme où il est écrit : "Le système qui nous gouverne est pire que le coronavirus."