Si au niveau des grandes surfaces, ce n'est pas le grand rush, la situation dans les supérettes est tout autre. De par leur proximité, ces commerces ont connu un afflux plus important. Préoccupés par la situation engendrée par la propagation du Covid-19, beaucoup de citoyens se sont rués sur les commerces pour acquérir des quantités supplémentaires de produits notamment alimentaires pour parer à toute éventuelle pénurie. Face à cette situation, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a appelé les citoyens, via sa page facebook, à ne pas stocker les produits alimentaires, rassurant sur leur large disponibilité sur le marché, ce qui suffira pour plus d'une année. Le ministre a, en outre, appelé les citoyens à ne pas paniquer, à ne pas changer leur mode de consommation et à éviter l'approvisionnement anarchique en produits alimentaires. Les propos du ministre ne semblent pas, du moins pour l'instant, rassurer les citoyens. Ces derniers jours ont été marqués, un peu partout sur le territoire national, par une razzia sur les produits de large consommation. L'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) évoque une augmentation de 30% de la demande sur les produits alimentaires de large consommation. Cette augmentation concerne, en premier lieu, les légumes secs, le lait, le sucre, le café et les aliments en conserve. C'est ce que nous avons constaté, hier, lors d'une tournée dans la banlieue Est d'Alger. Dans les grandes surfaces à l'instar d'Ardis et d'Uno à Bab Ezzouar, ce n'était pas le grand rush. Mais plutôt une affluence de tous les jours. Mais les quelques dizaines de clients présents n'étaient pas là pour de petites courses. En effet, sans exception, les caddys étaient bien pleins. Au centre commercial Ardis, l'huile, le sucre, le sel, la farine, les pâtes et les produits d'entretien ont été les plus demandés par les clients. D'ailleurs, les rayons qui se vidaient étaient immédiatement approvisionnés par les agents qui rassuraient les clients sur la disponibilité des produits. "Je préfère ne prendre aucun risque pour ne pas tomber en panne", nous a indiqué une dame qui poussait son caddy vers la caisse. Les mêmes scènes sont constatées au niveau d'Uno à Bab Ezzouar où les agents tentent de rassurer sur la disponibilité des produits. Si dans ces deux grandes surfaces de la banlieue Est d'Alger, ce n'était pas le grand rush, la situation dans les supérettes était tout autre. De par leur proximité, ces commerces ont connu un afflux plus important. D'ailleurs, à Dar El-Beïda, le patron d'une supérette nous a expliqué que les produits les plus demandés par les clients sont la semoule, la farine, les pâtes, l'huile essentiellement, ajoutant que, sur l'essentiel de ces produits, "je roule sur mes stocks, mais une fois épuisés, je ne saurais pas quoi faire". Selon lui, les grossistes ne semblent pas capables de suivre la cadence. "Au jour d'aujourd'hui, les grossistes ne répondent pas comme il le faut à nos commandes", déplore-t-il. Si la situation continue de cette manière, les choses ne feront que se dégrader. Malgré les assurances des pouvoirs publics et des associations de commerçants, la frénésie ne baisse pas. Les magasins d'alimentation continuent d'être pris d'assaut par les citoyens qui craignent qu'avec l'évolution de l'épidémie, le confinement des populations soit décrété.