Le ministre de l'Industrie a estimé que les usines actuelles de montage automobile sont "de simples structures ne disposant nullement de conditions de fabrication". La nouvelle stratégie du secteur de l'industrie et les nouveaux textes juridiques en phase d'élaboration, "visent à asseoir une véritable base industrielle, capter de véritables investisseurs et mettre un terme aux pseudo-investisseurs", a indiqué jeudi dernier, le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali. Intervenant devant la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre du débat sur le projet de loi de règlement budgétaire 2017, le ministre a précisé que concernant le foncier industriel, un des axes phares de la stratégie du secteur, il y aura une loi d'orientation permettant l'accès au foncier tout en lui conférant la valeur qu'il mérite en tant qu'incitation à l'investissement. En clair, le ministre a affirmé que "l'Etat entend mettre fin aux avantages et à l'octroi du foncier au prix symbolique". Selon lui, les décisions précédentes relatives au foncier manquaient de clarté et elles avaient été exploitées pour bénéficier de gros crédits bancaires sans concrétisation aucune des projets sur le terrain. Ferhat Aït Ali a, par ailleurs, ajouté que la nouvelle loi vise l'orientation des projets d'investissement en fonction des spécificités de chaque région comme l'encouragement des industries agroalimentaires dans les zones de production. Abordant l'autre axe de la stratégie, à savoir l'investissement, le ministre a indiqué que la loi sur l'investissement connaîtra des amendements substantiels et profonds. Il a d'ailleurs, précisé que le taux d'avancement de ce dossier est à 60%. Devant les députés de la commission des finances et du budget, le ministre a indiqué que la nouvelle loi permettra de recourir à des capitaux étrangers sans conditions préalables à l'instar du recours obligatoire des investisseurs au financement exclusif des banques nationales. Le nouveau texte consacrera, selon lui, le principe gagnant-gagnant. Le premier responsable du secteur de l'industrie a, enfin, précisé que 90% des textes juridiques élaborés dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle sont des textes législatifs qui seront soumis au Parlement pour enrichissement et adoption. Répondant aux préoccupations des députés quant à l'avenir des usines de montage automobile, le ministre a déploré que "ces projets ne sont que de simples structures ne disposant nullement des moindres conditions de fabrication". Il a, toutefois, précisé que l'Etat accorde un intérêt majeur à ce dossier, notamment l'avenir des travailleurs. Les propriétaires de ces projets, a-t-il indiqué, n'ont qu'à remplir les conditions qui seront fixées dans les nouveaux cahiers des charges, notamment en ce qui concerne le taux d'intégration (40%). Il a, à ce propos, souligné que le nouveau cadre comprendra également des mesures réelles pour l'accompagnement et le soutien des opérateurs et des investisseurs privés, particulièrement ceux qui utilisent les matières premières locales dans les différentes étapes de leur production.