Avant l'entame des concertations sur la conférence qu'elle entend organiser, la direction du Front des forces socialistes (FFS) a reçu, jeudi, une délégation du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Les deux formations "ont échangé sur la situation politique nationale" et des sujets diplomatiques, indique Hakim Belahcel, un membre de la direction du FFS. Quelques mois après sa désignation en tant que premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, entouré de plusieurs cadres de son parti, a rencontré, jeudi, une délégation du MSP, conduite par Abderrezak Makri. "Il s'agit d'une rencontre amicale", a tenu à préciser Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle du FFS, qui a assisté à la rencontre. "Nous n'avons fait que répondre à une demande des dirigeants du MSP qui voulaient nous rencontrer juste après la tenue de notre congrès", a-t-il encore indiqué. Malgré ce caractère protocolaire, les dirigeants des deux partis ont discuté de la situation politique du pays et même des questions régionales. Cette rencontre "n'entre pas dans le cadre de notre initiative politique", mais "nous avons échangé sur la vision qu'à chacun de nous sur la situation politique du pays", a résumé Belahcel. Du côté du MSP, les dirigeants n'ont pas communiqué sur le sujet. Nos tentatives de joindre le chargé de communication de cette formation islamiste sont restées vaines. Sorti d'une longue crise interne, le FFS veut jouer un rôle important sur la scène politique nationale. Fin novembre, son premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, avait annoncé l'intention de sa formation politique de lancer une "convention politique nationale" destinée à l'ensemble des acteurs nationaux, y compris le pouvoir, dans l'objectif de sortir le pays de l'impasse politique dans laquelle il se trouve. "(...) La réalité, aujourd'hui, nous impose d'œuvrer collectivement, en vue de trouver des solutions communes et négociées, à même d'asseoir le changement escompté et l'alternative démocratique", avait expliqué Youcef Aouchiche, en décembre dernier, lors d'une rencontre avec les élus de son parti. Il avait précisé que "la formulation d'un pacte politique national commune qui regroupe toutes les forces vives se déroulera en deux étapes". La première étape "sera consacrée au débat au sein du parti, avec les militantes et les militants, des fondements et des idées qui constitueront le socle du projet de sortie de crise à adopter", a-t-il précisé, ajoutant que "l'initiative politique sera soumise, en deuxième étape, à tous les acteurs politiques, économiques et sociaux, en vue d'une adhésion à l'édification d'une alternative démocratique et la recherche d'une solution politique démocratique et consensuelle, à laquelle le peuple adhérera". Dans la foulée de cette initiative, le FFS avait annoncé son retrait définitif du Pacte pour une alternative démocratique, (PAD). Composée de 7 formations politiques, à savoir le RCD, l'UNP, le PST, le MDS, le PT, le PLD et le FFS, auxquels se sont jointes des personnalités politiques, des associations et une aile de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), le PAD propose la mise en place d'une période de transition pour faire sortir le pays de la crise. Mais au fil du temps, le conglomérat se fissure. Le FFS a été la dernière formation politique à le quitter. Ali Boukhlef