Le tribunal correctionnel de Fellaoucène a condamné, dimanche passé, le greffier hirakiste Belkacem Maza à six mois de prison avec sursis pour outrage à corps constitués et discrédit de décisions juridictionnelles. L'homme, qui a, cependant, été déclaré innocent du délit d'attroupement non armé, a également été condamné à payer une amende de dix millions de centimes. Lors du procès qui s'est déroulé le 21 mars, le parquet avait requis six mois de prison ferme contre le fonctionnaire de justice, qui faisait déjà l'objet d'une suspension conservatoire depuis le 17 septembre 2020, avec une retenue de la moitié de son salaire. À la barre, le militant des droits de l'Homme et membre actif du Hirak avait rejeté l'ensemble des accusations qui pesaient sur lui en revendiquant le droit, reconnu et garanti par les lois de la République, de prendre part aux manifestations populaires réclamant le changement. Les avocats du collectif de défense, qui ont naturellement plaidé la relaxe, ont dénoncé les poursuites engagées contre l'accusé. "Ce genre de procédures, souvent infondées, obéit au seul impératif de vider la rue de la contestation et des hirakistes", ont-ils notamment expliqué, rappelant que les poursuites engagées contre les manifestants n'ont généralement aucun fondement juridique : aucune plainte, absence de représentant du corps constitué prétendument outragé et non-respect des procédures de dispersion des attroupements non armés. Le verdict avait été mis en délibéré pour le 4 avril, avant d'être reporté au 11 du même mois.