Des instructions ont été données aux structures sanitaires de ne plus admettre d'hospitalisation hors Covid-19, à l'exception des extrêmes urgences et de rétablir progressivement la capacité en lits dédiés aux patients atteints de corona. Le nombre des contaminations par la Covid-19 a franchi, jeudi dernier, la barre des 400 cas par jour, après plusieurs semaines d'augmentation constante. Une situation jugée inquiétante par les autorités sanitaires qui ont réuni d'urgence, mercredi dernier, le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus. Le conclave qui s'est tenu en présence des cadres de l'administration centrale et des différents directeurs des hôpitaux, a retenu une série de mesures pour prendre en charge les patients Covid-19 dans de meilleures conditions. Sur instruction du ministre de la Santé, les directeurs de santé publique ont ainsi saisi les responsables des structures sanitaires à l'effet de "ne plus admettre d'hospitalisation hors Covid-19, à l'exception des extrêmes urgences, et de rétablir progressivement la capacité en lits dédiés à la prise en charge des personnes atteintes du coronavirus, jusqu'à atteindre celle du 13 juillet 2020, au plus tard le jeudi 8 juillet 2021", peut-on lire dans cette note. À titre d'indication, en juillet 2020 à Alger, près de 2 000 lits avec oxygène et 180 en soins intensifs étaient réservés aux malades atteints de ce virus. L'hôpital Mustapha-Pacha, à lui seul, a réquisitionné 300 lits dont la moitié avec oxygène mural et l'autre avec obus d'oxygène, et une vingtaine de places en soins intensifs avec respirateurs artificiels. "On s'attendait à cette décision prise par les autorités sanitaires qui tombe au bon moment", commente le professeur Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie et chef de service du laboratoire central à l'EPH de Rouiba. Car, poursuit-il, "depuis quelque temps, pas mal de structures sanitaires fonctionnaient avec seulement 15 à 20% de lits d'hospitalisation réservés à la Covid-19. Avec le rebond des contaminations, c'est devenu insuffisant". Selon lui, "depuis deux mois, les nouveaux variants prennent le dessus" à cause, notamment, du relâchement des mesures barrières et "des rassemblements lors des examens de 5e, BEM et baccalauréat. J'espère que les autorités sanitaires prendront des décisions de prévention salutaires à l'occasion de l'Aïd el-Kébir pour contenir la pandémie". Le professeur Kamel Djenouhat pense que les chiffres communiqués par les autorités ne reflètent pas le nombre réel des contaminations parce que ne sont pris en compte que les résultats des tests PCR très peu prescrits par les médecins en raison de leur coût élevé et de la longue attente de leurs résultats. "La plupart des médecins privilégient les tests antigéniques dont les résultats tombent dans un intervalle d'une vingtaine de minutes", précise-t-il, tout en souhaitant une amélioration rapide de la situation sanitaire dans le pays.