La réunion marathon qui s'est déroulée, avant-hier lundi, entre les représentants du Cnapeste et le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, et qui s'est achevée en début de soirée, n'a pas réussi à désamorcer le mouvement de protestation qui secoue le secteur et qui perdure depuis cinq semaines. "Les réponses de la tutelle contenues dans le premier procès-verbal daté du 24 octobre ont soulevé l'ire de la base et n'ont fait que raviver la flamme de la contestation", a rappelé Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, qui annonce que la grève continue. "Cette rencontre bilatérale entre dans le cadre de la série de rencontres programmées par le ministère de l'Education avec les partenaires sociaux du secteur pour débattre de la révision du statut particulier", a déclaré le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, qui a précisé que les discussions ont été élargies au mouvement de grève national engagé depuis le 2 novembre par le syndicat qu'il représente et autour de la plateforme de revendications exprimées par la base militante de ce syndicat. "Concernant le statut particulier, le Cnapeste n'a, à ce jour, présenté aucune proposition en l'absence d'une vision et d'une démarche claire. Nous considérons que ce débat ne constitue pas une priorité et tend, par la même, à semer la discorde au sein du secteur", a estimé M. Boudiba pour qui "la révision du statut particulier, telle que prévue par les pouvoirs publics et annoncée suite au dernier Conseil des ministres, est ambiguë et comprend beaucoup de zones d'ombre". "Dans quel cadre engager ce débat et faut-il comprendre que cela concerne la révision du statut, ou bien des correctifs à apporter ou carrément élaborer un nouveau statut qui va régir la corporation ?" s'est interrogé ce responsable syndical. Une question posée lors de ce conclave, mais restée sans réponse, déplore M. Boudiba. "Le ministre de l'Education a précisé que l'ouverture de ce dossier a été décidé par les autorités suprêmes du pays. Son département est instruit de récolter et consolider les propositions des partenaires sociaux pour l'élaboration du nouveau statut", a rapporté M. Boudiba, qui s'interroge sur le fondement même de cette révision. Concernant le mouvement national de grève déclenché il y a cinq semaines, la tutelle a demandé, selon le porte-parole de ce syndicat, aux représentants du Cnapeste de suspendre le mouvement de contestation. "La décision, quant aux suites à donner au mouvement de grève, n'est pas du ressort des membres du conseil national, seule la base militante est en droit de prendre cette décision", a affirmé M. Boudiba. "Un procès-verbal des négociations, en cours au lendemain de la réunion avec le ministre, sera soumis à la base dans les meilleurs délais. Cela évidemment dans le cas où d'ici là des engagements fermes seraient donnés et consignés dans le même procès-verbal, quant à la prise en charge effective des revendications exprimées. Les assemblées générales qui suivront détermineront les suites à donner au mouvement", a indiqué M. Boudiba, qui a déploré, à l'occasion et à la suite de cette deuxième rencontre, ce qu'il qualifie de "mauvaise volonté de la tutelle" quant à la prise en charge des revendications.