Le collectif de défense du président déchu Saddam Hussein a réaffirmé son rejet du Haut Tribunal pénal irakien, chargé de le juger, et indiqué que 1 100 avocats ont cessé d'y collaborer pour protester, notamment, contre les assassinats de leurs confrères. “En raison de meurtres de membres du collectif qui exercent leur travail de manière professionnelle et indépendante, 1 100 avocats et avocates s'en sont retirés et cessé d'y collaborer”, indique un communiqué du comité publié dans la nuit de samedi à dimanche. Outre les assassinats, le collectif justifie leur retrait par “le refus du gouvernement, des forces américaines et des instances internationales de les protéger ainsi que leurs familles”. Selon le collectif, ces avocats veulent également protester contre l'“indifférence des peuple irakien et arabe” au meurtre d'avocats et l'absence d'une enquête indépendante sur ces meurtres. “L'impossibilité de contacter les témoins et les menaces” figurent également parmi les raisons qui ont motivé les avocats qui affirment également, selon le texte, “ne pas reconnaître la légitimité du tribunal” et “dénoncer les interventions du gouvernement dans son travail”. Le collectif renouvelle son appel à considérer le tribunal nul et non avenu après le meurtre de l'un de ses avocats à Bagdad. Les avocats ont décidé de ne pas assister à l'audience prévue le 28 novembre pour protester contre l'assassinat de Adel Mohammad Abbas, l'avocat de Taha Yassine Ramadan, ancien vice-président et l'un des sept coaccusés de Saddam Hussein dans le massacre, il y a 23 ans, de près de 150 villageois chiites de Doujaïl, au nord de Bagdad. Adel Mohammad Abbas a été tué le 9 novembre par des hommes armés qui ont également blessé Tamer Hammoud Hadi, avocat de Barzan al Tikriti, demi-frère de Saddam Hussein. Le 20 octobre, un autre avocat de la défense, Saadoun Janabi, avait été enlevé et exécuté par balle au lendemain de l'ouverture du procès.