La Banque d'Algérie, dans le même bilan, fait état d'une nouvelle baisse du service de la dette, de 314 millions de dollars. Les réserves de change accumulées par l'Algérie sont estimées, au 31 décembre 2002, à 23,1 milliards de dollars. C'est ce qui ressort de la note d'information, publiée jeudi par la Banque d'Algérie. Ce volume, quasiment en hausse de cinq milliards de dollars, par rapport à fin 2002, représente en fait plus de deux années d'importations. La Banque d'Algérie, dans le même bilan, fait état d'une nouvelle baisse de 314 millions de dollars du service de la dette. Ce dernier s'élève à 4,15 milliards de dollars en 2002 contre 4,464 milliards de dollars en 2001. L'encours de la dette à moyen et long termes est estimé à 22,54 milliards de dollars. Soit au même niveau que celui affiché à fin décembre 2001. En revanche, le ratio du service de la dette (rapport remboursement et exportation) a lui aussi baissé passant de 22,21 à 21,68%, “malgré la baisse des exportations” précise la Banque d'Algérie. Le ratio du service de la dette, après les pics atteints en 1998 (47,5%) et en 1999 (39%), enregistré en 2002, est largement en dessous de la limite normative universellement admise et qui est de 25%. La Banque des banques confirme encore une fois les performances réalisées ces deux dernières années. Elle évoque la stabilité du rapport, dette totale et produit intérieur brut, évalué à 42,05% contre 41,92% en 2001. Selon la Banque d'Algérie, la part de la dette rééchelonnée représente 54,1% de l'encours de la dette, celle des crédits multilatéraux 22,2%. Les crédits proviennent à 97% des pays de l'OCDE, dont 60% de l'Union européenne. La part du dollar est prépondérante dans la composante de la dette. Elle est estimée à 42%. Celle de l'euro se situe à 30%. Jamais, depuis l'indépendance, l'Algérie n'a affiché une aisance financière aussi importante. La stabilisation macroéconomique est assurée. L'inflation est maîtrisée. Les équilibres financiers intérieurs et extérieurs sont réalisés, le niveau des réserves de change est au plus haut niveau depuis l'indépendance. Le stock de la dette extérieure est en baisse et le ratio du service de la dette est tombé à des niveaux acceptables, la balance des paiements est viable pour au moins une décennie. Alors que les conditions de stabilisation macroéconomiques nécessaires à la relance économique sont mieux réunies que jamais, la construction d'une économie compétitive et une croissance forte et durable ne sont pas au rendez-vous. Le Conseil économique a, à maintes reprises, souligné dans ses différents rapports, ce paradoxe de l'économie algérienne. A quoi bon avoir plus de 23 milliards de dollars dans les caisses et des millions d'Algériens le ventre creux ? Différentes statistiques, celles des organisations des Nations unies comme celles du Conseil national économique et social (CNES) disent que plus de 12 millions d'Algériens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Pendant que les espaces de précarité s'élargissent, que les poches d'exclusion s'étendent, les pouvoirs publics affirment que les réserves de change servent à assurer la viabilité financière de l'Algérie au sein des institutions internationales et des principaux pays prêteurs. Cela couvre contre un éventuel retournement de la conjoncture en matière de prix de pétrole. Mais, entretemps, les déficits s'accumulent et s'aggravent et font apparaître au grand jour les ressentiments et frustrations exprimés parfois avec violence par des populations entières exacerbées par des conditions de vie difficiles, voire insoutenables. M. R.