Autrement dit, implicitement, c'est cette voie qui est privilégiée par celui qui a voulu faire, un certain moment, de la lutte contre la corruption, son cheval de bataille. Le chef du MSP a fustigé ses alliés de la coalition gouvernementale qu'il accuse de lancer une OPA sur les programmes économiques réalisées ces dernières années. “L'Algérie est le seul pays au monde où il y a deux partis au pouvoir. Une fois le premier destitué (le FLN, ndlr) c'est la roue de secours qui le remplace (le RND, ndlr)”, lancera-t-il sans équivoque. À l'intention des secrétaires généraux du FLN et du RND, sans les cités nommément, il a tenu à adresser une mise au point en lançant à “l'intention de ceux qui se sont appropriés les différentes réalisations sur tous les plans pour en faire des sujets de campagne, je tiens à leur dire qu'il y a une confusion quelque part, puisque ces dernières sont l'œuvre de toutes les forces qui ont fourni des efforts pour le développement et la stabilité de notre pays”. Minimisant sa participation au gouvernement, le chef de file du MSP lâchera, avec ironie, que son parti n'a pas bénéficié de la gestion de ministères lourds et qu'on ne lui a octroyé “la charge que des routes, du goudron et du poisson”. Soltani n'a pas caché son vœu de voir ses cadres détenir des portefeuilles de souveraineté à l'instar de l'éducation nationale et de l'information, par exemple. Jeudi dernier, depuis El-Oued, Abou Djerra Soltani a mis en exergue la célébration de la Journée mondiale de la liberté d'expression pour saluer les efforts consentis par la presse nationale écrite dans la lutte contre la corruption et les crimes économiques. “La presse a joué sont rôle d'information en direction de l'opinion publique nationale sur les dossiers relatifs à la corruption et au pourrissement qui ont touché l'appareil de l'Etat”, a-t-il expliqué devant les sympathisants et militants de son parti. “Sans la presse, les pratiques de l'oppression et de la tyrannie ne peuvent être dévoilées”, a-t-il encore confirmé avant de fustiger le secteur audiovisuel public “incapable de remplir ses missions”. Le remède, selon le chef du MSP, est dans l'ouverture du champ médiatique à l'investissement. “Il faut qu'on permette au secteur privé national d'y investir à condition que les bailleurs de fonds et les journalistes respectent l'éthique et la déontologie.” Ainsi, c'est à une démocratisation des deux médias lourds, la radio et la télévision nationales, qu'appelle Soltani. “Elles doivent s'ouvrir à toutes les opinions pour permettre à toutes les catégories sociales et politiques de s'exprimer sur ces supports algériens au lieu d'opter pour des chaînes satellitaires étrangères”, prévient le ministre d'Etat. Campagne électorale, donc recherche de sympathie oblige, Soltani est allé puiser dans l'héritage de la mouvance islamique pour crédibiliser sa formation et des candidats. Le leader du MSP est allé plus loin en précisant que ce qu'il qualifie d'efforts de prédication doit toucher aussi les personnalités les plus influentes dans le monde. Plus précis, il ajoutera que “le président américain Bush, le président russe Poutine et celui de Chine doivent faire l'objet d'une prédication religieuse en vue de les convertir à l'islam”. Akila B. et Khaldi B.