Intimidations, provocations, expéditions punitives, rafles, perquisitions illégales, violations de domicile la nuit, permanences du mouvement citoyen assiégées, délégués arrêtés, marches pacifiques réprimées et interdites, manifestants jetés dans les prisons après des simulacres de procès, telle est l'attitude des autorités en place face à la population de Kabylie, qui ne cesse de manifester pacifiquement depuis l'assassinat du jeune Massinissa Guermah, le 18 avril 2001 dans une brigade de gendarmerie. Pour faire face à cette situation, les avocats, garants des libertés fondamentales, constitués en collectif, se sont largement mobilisés aux côtés du mouvement citoyen et se sont portés volontaires pour défendre bénévolement les animateurs de ce mouvement. C'est grâce à la mobilisation de nos confrères en Kabylie que les délégués arrêtés le 25 mars dernier ont retrouvé, même provisoirement, leur liberté. C'est pour remplir de nouveau cette noble mission qu'ils se sont rendus nombreux le 13 octobre 2002 au tribunal de Tizi Ouzou, où devaient être jugés deux citoyens arrêtés lors de la marche du 5 octobre 2002. Au cours de cette audience et dans l'enceinte même du tribunal, des avocats en robe, dans l'exercice de leur fonction, ont été victimes d'actes de violences perpétrés par des forces de police. L'Association des juristes berbères de France condamne fermement et dénonce énergiquement ces actes commis par des policiers sur des avocats venus défendre des citoyens privés arbitrairement de leur liberté. Elle assure nos confrères de sa totale solidarité, exige la sanction des auteurs des actes dont ils ont été victimes et la mise en liberté immédiate de tous ceux qui ont été arrêtés arbitrairement pour avoir défendu la démocratie et les liberté fondamentales. Paris, le 6 octobre 2002