Résumé : Ramzi accompagne Amel à l'aéroport et la fait monter dans l'avion qu'il doit piloter. Cela promet un bon voyage. Amel découvre un autre monde. Ils montèrent dans l'avion. Ramzi se met tout de suite à l'aise. Il enlève tout d'abord sa casquette et sa veste, pour paraître dans une simple chemise demi-manches de couleur blanche… une couleur qui rehaussait admirablement son teint brun. - Viens approche… dit-il à Amel en lui tendant la main. Regarde un peu tous ces boutons et ces commandes que je dois manœuvrer… Amel ouvrit de grands yeux. Certes, elle avait déjà vu ces tableaux de bord dans des films, mais jamais dans la réalité, si près de ses yeux et de ses mains… - C'est extraordinaire… s'exclame-t-elle. Comment arrives-tu à te rappeler de la fonction de chacun des ces boutons…? Ramzi sourit : - C'est effectivement l'impression qu'on a au premier coup d'œil. Pour quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds dans un cockpit, cela pourrait paraître impossible… mais tu sais, nous les pilotes avons fait de longues années pour ça… et quand on décroche le diplôme, après de longs stages de perfectionnement, on peut dire qu'il n'est pas un simple bout de papier. L'expérience fait bien sûr le reste… On commence d'abord avec un pilote professionnel ayant de longue années de navigation aérienne derrière lui, puis petit à petit, on apprend à s'asseoir devant les commandes… Ils firent ensemble le tour de l'avion. L'équipage de service étant déjà sur place, ils n'eurent aucun mal à se faire servir des boissons fraîches. On annonce l'embarquement et Ramzi se lève pour remettre sa casquette. - Un bon commandant de bord doit toujours accueillir ses passagers au seuil de son avion... lance-t-il à Amel. Elle sourit, et il s'éloigne d'elle, non sans avoir recommander à une des hôtesses de s'occuper d'elle. Cette dernière lui fait un sourire stéréotypé. Amel avait l'impression qu'elle n'avait pas cessé de les regarder elle et Ramzi alors qu'il prenait leur jus. Muée par un instinct féminin, qui ne trompe jamais, Amel tourne sa tête et la vit discuter avec une autre hôtesse, tout en la désignant. Amel avait surpris son index dirigé vers elle. Elle détourne la tête et hausse les épaules. Elles sont sûrement en train de discuter de la dernière conquête de Ramzi… Elles sauront bientôt que ce n'est pas de la rigolade. L'avion décolle. Amel se détend. Pour une fois elle n'avait ressentit que du plaisir en prenant le vol de Constantine-Alger. Aucune peur… Sa phobie s'était volatilisée. Ramzi réapparaît un moment. Il s'assoit auprès d'elle et lui prend la main… - Alors comment te sens-tu…? - Comme un poisson dans l'eau… - Tu veux dire que tu n'as pas eu peur quand on avait décollé ? - Non… Elle sourit puis ajoute : je savais que tu étais toi-même aux commandes… Il ébauche un sourire : - Et si c'était quelqu'un d'autre... - J'aurais sûrement fait ma petite crise habituelle avant le décollage. - Le copilote est un ami… Il est très bien… mais lui aussi avait souffert de ce mal avant de se décider à prendre lui-même l'initiative de piloter un avion… Pour vaincre la peur Amel, il faut aller au-devant d'elle… C'est une règle qu'on nous a apprise quand on était encore étudiants, et elle vaut son pesant d'or. Elle le regarde un moment. Les reflets du soleil couchant jouait dans ses yeux d'un vert pâle… quelques mèches de cheveux gris éparses brillaient dans sa chevelure noire… Elle était avec le plus bel homme au monde… Ils atterrirent à l'aéroport d'Alger alors que la nuit commençait à tomber… Ramzi lui prend la main, et l'aide à descendre. Les hôtesses lui souhaitèrent une bonne soirée en lui adressant toujours un faux sourire… Comment font-elles donc pour sourire faussement et sans cesse ? Elle n'eut pas le temps de se poser d'autres questions. Ramzi l'entraînait vers la sortie. - Où m'emmènes-tu donc ainsi ? - Chez–toi pardi…ou préfères-tu prendre un taxi ? Il avait encore cette lueur moqueuse dans les yeux. - Non… non... Bien sûr que je vais rentrer avec toi… balbutie-t-elle. Il se saisit alors de son bagage et ils se dirigèrent tous les deux vers le parking où était garé le véhicule de Ramzi. Trois quart d'heures plus tard, Amel est chez elle. Elle se rend tout d'abord dans sa chambre et fouine dans ses bagages pour en retirer un grand paquet. Elle avait pensé qu'un petit cadeau pourrait amadouer sa mère… Elle lui avait donc choisi un beau foulard en soie à longues franges, une paire de mules dorées et un coupon de tissu en velours. De quoi confectionner une véritable tenue constantinoise…. Amel rejoint sa maternelle dans le petit salon où elle était en train de suivre son feuilleton préféré. La jeune fille l'embrasse et s'assoit à côté d'elle, avant de lui tendre le sachet contenant ses cadeaux. Sa mère le prit silencieusement puis l'ouvre avant de s'exclamer : - Oh… Amel… tu as dépensé une fortune cette fois-ci ! - Rien n'est trop cher, ni trop beau pour ma chère maman. - Oh ma fille… tu aurais dû plutôt penser à la confection de ton trousseau… de telles choses sont destinées à une mariée. - Mais non maman… tu n'es tout de même pas aussi vieille que ça. Voyons… le tissu te plaît ? Elle le déplie pour elle, et sa mère met tout de suite dessus le beau foulard en soie dorée… - Magnifique, le doré épouse bien cette couleur épicée… Merci Amel… Elle se lève et prend sa fille dans ses bras. - Maman chérie… je ne t'ai rien offert. Tu mérites bien plus… H. Y. (À suivre)