La commune de Sidi Daoud (anciennement Abbo), située à une trentaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès et à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau de la prestigieuse et historique ville de Dellys, semble avoir été oubliée par les autorités publiques, et ce, à tous les niveaux. Et pour cause, cette municipalité n'enregistre aucun signe de développement urbain. En effet, pas de raccordement aux réseaux AEP, défaillance du réseau électrique. La population de cette municipalité se dit livrée à elle-même et délaissée par ses élus locaux. Il est vrai que Sidi Daoud est l'une des communes de la wilaya de Boumerdès la moins lotie en matière d'aménagement urbain et d'infrastructures publiques. «On est marginalisé par l'Etat», dira un citoyen, commerçant de son état. Avant d'ajouter avec un air dépité : «Quand je vois d'autres communes de Boumerdès et que je les compare à la nôtre, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ! Voyez vous-même, la population de Sidi Daoud vit dans le dénuement et la précarité la plus totale ! Certes le terrorisme a tout gâché, en plus de la catastrophe naturelle, le séisme du 21 mai 2003 qui avait tout anéanti mais sincèrement, ce qui désole la population, c'est qu'elle ne comprend nullement les raisons de l'isolement et les négligences des autorités pour faire sortir la commune de son enclavement, de même aucune prise en charge n'existe sur le terrain pour résoudre ce problème d'ouverture dans le cadre socio-culturel, socio-économique, socio-sportif qui a tant duré, et ce malgré les réclamations des habitants. Sommes-nous condamnés à vivre de la sorte coupés du monde ? Où sont donc les autorités locales ? C'est l'enfer !» Effectivement, Sidi Daoud est une ville pas comme les autres, dépendant de la daïra de Dellys. Elle était un agrégat d'anciennes maisons coloniales dont l'implantation remonte bien avant 1 870. Le séisme du 21 mai 2003 a touché de plein fouet toutes les bâtisses précipitant un état de vétusté. La localité a été totalement rayée de la carte et les responsables locaux ont été dépassés par ce phénomène qui avait coûté la vie à plusieurs centaines de personnes, endeuillant des familles toutes entières. Qui ne connaît pas cette charmante et coquette ville de l'ex-Abbo dont le nom, selon les témoignages, est celui d'un Maire qui dans son temps a voulu bâtir une grande cité où il ferait bon vivre. Actuellement, Sidi Daoud demeure toujours isolée économiquement et socialement. Aucun projet d'investissement n'a vu le jour et cela dure depuis l'indépendance. La commune du Saint-David (Sidi Daoud) est réputée pour son agriculture (vignobles, melon, pastèque...), ses terres sont très riches, car selon la légende, le saint Sidi Amar Cherif veille sur elle. Cette région est un vrai paradis sur terre et la couleur verte l'emporte dans chaque coin et recoin du paysage, l'oued Sébaou ajoute de sa splendeur pour aller se jeter dans son embouchure du sahel Bouberak (ex-Paterno) formant un site paradisiaque, vu du coté de la mer. Elle n'a rien à envier aux régions à vocation touristique et où l'agriculture est reine. Sur ce plan, la situation laisse à désirer. La ville de Sidi Daoud mérite plus d'égards et plus de considération, surtout sa jeunesse qui souffre le martyre faute de moyens de loisirs, le chômage. Les responsables locaux, les élus à l'APW, doivent se pencher sur cette situation qui perdure et ramener le changement tant espéré par la population.