Avec 90 000 refugiés sahraouis, 24 000 Syriens et 100 000 migrants d'autres pays, l'Etat algérien devrait s'engager pour l'adoption du pacte mondial sur les réfugiés, et mieux protéger cette catégorie, car la situation devient de plus en plus dramatique. A l'occasion du lancement de la campagne mondiale d'Amnesty International en faveur des réfugiés, Amnesty International Algérie a présenté, hier, un rapport sur la crise des réfugiés dans le monde. La directrice d'Amnesty Algérie, Hassina Oussedik, a indiqué qu'«Amnesty international demande à l'Etat algérien de protéger et aider les réfugiés vulnérables, les demandeurs d'asile en provenance des pays d'Afrique subsaharienne ainsi que les personnes qui ont fui la crise». Dans son intervention, Hassina Oussedik a souligné que «les pays riches font preuve d'une totale absence de volonté politique et de responsabilité en laissant seulement 10 pays, qui représentent moins de 2,5 % du PIB mondial, accueillir 56 % des réfugiés de la planète». Selon elle, «une solution concrète et équitable à cette crise, fondée sur un système utilisant des critères pertinents et objectifs pour déterminer la juste part que chaque Etat de la planète devrait assumer afin de trouver un toit à 10% des réfugiés chaque année dans le monde». «Seulement 10 pays sur les 193 que compte la planète accueillent à eux seuls plus de la moitié des réfugiés. Ces quelques pays sont obligés d'assumer une responsabilité beaucoup trop lourde simplement parce qu'ils sont voisins d'un pays en crise. Cette situation est par nature intenable et expose les millions de personnes qui fuient la guerre et les persécutions dans des pays comme la Syrie, le Soudan du Sud, l'Afghanistan et l'Irak à une misère et des souffrances intolérables», a-t-elle déclaré. Pour un meilleur partage de responsabilité, Amnesty international a proposé que «les Etats s'engagent à œuvrer pour l'adoption, d'ici 2018, d'un pacte mondial sur les réfugiés. Ce pacte doit inclure un moyen de remédier au caractère peu systématique de la réinstallation. Toutefois, les réfugiés ne peuvent pas attendre jusqu'en 2018, c'est pourquoi Amnesty International appelle les Etats à faire preuve de volonté politique et à accroître fortement le nombre de places de réinstallation disponibles dans le monde» ; les pays doivent ouvrir davantage de voies sûres et légales pour que les réfugiés puissent demander l'asile sans avoir à traverser des eaux dangereuses à bord d'embarcations surchargées ni à marcher des centaines de kilomètres avec leurs enfants et leurs affaires sur le dos. Au lieu de remettre toutes leurs économies à des passeurs, ils pourraient alors utiliser leur argent pour débuter une nouvelle vie. Amnesty International estime que les contributions respectives des Etats au partage des responsabilités en matière de réfugiés devraient être réparties de manière beaucoup plus équitable, sur la base de la capacité de chacun, définie de manière objective, d'accueillir des réfugiés et de leur venir en aide : veiller à ce que tous les réfugiés vulnérables se voient proposer une place de réinstallation ; protection des droits des refugiés en leur permettant de jouir de leurs droits et répondre à leurs besoins fondamentaux.